68 t/ha à 17,7° de richesse : c’est le rendement moyen de la campagne betteravière 2022/2023, selon la CGB. Ramené à 16°, cela fait 77 t/ha. 11,5% inférieur à la moyenne 2016-2022 (hors 2020). « C’est une grosse déception » avoue Franck Sander. « Même les betteraves irriguées ont plafonné, donc ce n’est pas qu’une question d’eau. On a besoin de prix aujourd’hui pour compenser ce faible rendement », ajoute-t-il. En début de campagne, l’estimation de la CGB se situait plutôt autour de 83 t/ha à 16° (+/- 5 t/ha). On peut observer une forte amplitude des rendements entre les différentes sucreries (de 66 à 86 t/ha) et au sein d’une même usine. La durée moyenne de la campagne de 106 jours a donc été réduite de 3 jours. Les conditions d’arrachage ont permis d’atteindre un niveau de tare terre satisfaisant à 8,1%. La production nationale, de 30,5 Mt (à 16°) est en baisse de 20 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années (excepté 2020). Selon le ministère de l’agriculture, les surfaces qui s’élèvent à 396 000 ha sont en retrait de 10% par rapport à cette même moyenne.

Le gel a fait un peu de dégâts

La fin de campagne a été marquée par un gel bref, mais assez fort, entre le 14 et le 18 décembre, suivi d’un dégel très brutal (de + 10°C à +12°C en une nuit). La conservation des silos s’en est trouvée affectée, particulièrement pour ceux qui étaient mal ou pas bâchés. Certaines usines, qui avaient prévu de retarder les bâchages mécaniques en raison des températures douces de novembre et d’un risque d’échauffement des silos, ont été prises de court par l’arrivée du froid. Toutes les usines qui fonctionnaient encore après le 1er janvier 2023 ont été ralenties par la dégradation des betteraves. En centre de réception, les parties touchées par le gel et éliminées par le lavage, conduisent à une augmentation de la tare déchet. Les parties considérées comme non marchandes du fait de leur dégradation liée au gel sont éliminées et s’élevaient en moyenne entre 1,5% – 2%. Mais certains silos ont compté plus de 4 % de betteraves non marchandes.

Nos voisins belges ont connu un gel beaucoup plus important qui s’est traduit par un écrémage de silo et un ralentissement important des usines. Le groupe Südzucker a transféré des betteraves prévues pour la sucrerie Tirlemontoise vers celle de Roye, située à 230 km, rallongeant ainsi sa campagne d’une semaine.