Fort de 110 fiches pratiques sur les méthodes de protection alternatives des cultures et d’une stratégie d’information sur la prévention des risques phytos, le Contrat de solutions accentue son rôle de lien entre la recherche et le terrain. « Dorénavant, notre objectif est que nos actions ruissellent jusque dans les cours de ferme et jusqu’aux agriculteurs ! », a introduit Hervé Lapie, agriculteur et président de cette association, lors d’une conférence organisée sur le 27 février pendant le Salon de l’agriculture, sur le stand du Crédit Agricole, l’un des 45 partenaires. Pour « massifier », comme il l’a souligné, le site du Contrat de solutions a été simplifié. Les fiches pratiques, validées par les agriculteurs, sont désormais rassemblées par culture et positionnées sur une infographie pour une approche globale et thématique : agroéquipement, biocontrôle, numérique, variétés tolérantes aux maladies, agronomie… Par exemple, six fiches figurent sur le cycle végétatif schématisé de la betterave et trois d’entre elles sont dédiées aux Outils d’aide à la décision (OAD).

Accentuer l’ancrage territorial

L’ancrage territorial se concrétise par l’engagement des Chambres d’agriculture et des coopératives de quinze départements « pilotes » et via des actions individuelles ou multi partenariales. Elles se traduisent par des communications écrites par exemple dans le cadre du Bulletin de santé du végétal ou dans les guides de culture, ainsi que lors de journées techniques et dans le contexte de projets collectifs. Les structures des départements d’Eure-et-Loir, du Pas-de-Calais, du Nord, de l’Aisne et de la Marne participent à cet essor. « Cela veut dire que, lorsque les agriculteurs de ma coopérative ont besoin d’une solution, ils disposent d’un lien vers le site du Contrat de solutions », a illustré Benoît Piètrement, secrétaire général mais aussi chargé du déploiement du Contrat de solutions dans les territoires et président de Novagrain (51). Si une intervention phytosanitaire se révèle nécessaire, l’objectif est alors de limiter au maximum les impacts. « Notre rôle est de diffuser l’innovation, mais aussi de montrer les freins ou les conditions de réussite ainsi que le chemin restant à parcourir », a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, le dispositif d’information sur les risques chimiques « Ensemble vers la prévention », soutenu par seize partenaires, a opté pour des ateliers pédagogiques, organisés en demi-journées de novembre 2022 à janvier 2023, dans six lycées agricoles. « Avec plus de 700 participants dont 500 étudiants, c’est une vraie réussite intergénérationnelle », a partagé Philippe Noyau, vice-président de l’association. L’initiative devrait être reconduite en 2023.

Recensement des initiatives en faveur des pollinisateurs

Le Contrat de solutions anime depuis juillet 2022 la mise en œuvre de l’axe 6 du Plan pollinisateurs : « partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs ». Du 22 janvier au 28 février 2023, il a piloté le recensement d’initiatives favorables aux pollinisateurs et aux abeilles dans les agrosystèmes. Plus de 90 dossiers lui ont été adressés. Ces initiatives feront l’objet de fiches pratiques et figureront sur une carte interactive, prévue à l’été 2023. Un comité scientifique et technique va au préalable les étudier pour valider leur pertinence. Constitué de 21 experts dans les domaines de l’agriculture, des pollinisateurs, de la pollinisation, de l’écologie du paysage et de l’apiculture, ce comité est présidé par Luc Belzunces, directeur de l’Unité de recherche de l’Inrae « Abeilles & Environnement » et membre de l’Académie d’agriculture. « Cette mission est une vraie reconnaissance de la part des pouvoirs publics de notre capacité à mobiliser les acteurs et à créer le dialogue entre le monde apicole et agricole », a relevé Hervé Lapie.