L’irrigation a encore fait ses preuves en 2022 dans une région où 91 % des betteraves sont irrigables. Le rendement moyen de la région est en effet de 82 t/ha à 16, avec une très grande disparité entre les irrigants (84,4 t/ha) et les non-irrigants (62,4 t/ha). Un écart de 34 % ! Grâce à l’irrigation, l’usine de Pithiviers arrive en tête des sucreries françaises en terme de rendement.

Paul Tauvel, responsable agronomie de l’ITB, a présenté la conduite de l’irrigation sur betteraves. « Les tours d’eau précoces sont rentables, même s’ils sont ensuite stoppés par des interdictions », a-t-il notamment expliqué. Il a aussi incité les planteurs à utiliser Irribet, un outil reconnu par l’administration et qui peut être utilisé dans le cadre d’un arrêté sécheresse pour disposer de créneaux horaires d’irrigation. Au niveau politique, Sébastien Méry, administrateur d’Irrigants de France et président de la FDSEA 45, a appelé les agriculteurs à se mobiliser :

« De plus en plus de textes encadrent l’accès à l’eau. On a souvent des déclinaisons locales de plus en plus fortes. Il est important d’être présent dans les instances, car si le droit local s’écrit sans nous, notamment pour des arrêtés sécheresse, il sera trop tard ».

Même si la jaunisse n’avait pas été choisie comme thème principal de cette assemblée générale, il en a été beaucoup question. Car cette maladie est une des principales causes de la baisse de 15 % des surfaces cette année. « On se dirigeait plutôt vers une baisse de 10 % en début d’année, mais la décision de la Cour de Justice a occasionné une perte supplémentaire de 5 % », estime le président de la CGB Centre-Val de Loire, Alexandre Pelé.

Les pucerons verts sont arrivés très tôt : les premiers ont été observés le 12 avril. Sur les premières levées, les parcelles étaient déjà au seuil intervention T1 depuis le 26 avril. Le 11 mai, toutes étaient au seuil T1, voire T2. « Malgré tout, nous ne sommes pas dans une situation comme en 2020, a déclaré Alexandre Pelé. Mais nous aurons de la jaunisse en 2023 : c’est un fait ». Le responsable syndical a rappelé que le ministre de l’Agriculture s’est engagé devant l’Assemblée nationale pour que l’intégralité des pertes causées par la jaunisse soit couverte sans franchises ni plafond. Il a ainsi insisté sur le fait qu’il faut tout mettre en œuvre pour produire, notamment utiliser les insecticides en végétation.

Enfin, le directeur général de la CGB, Nicolas Rialland, a indiqué que la CGB est pleinement mobilisée sur les moyens de production, annnonçant qu’un travail est en cours pour réautoriser l’acétamipride, un produit efficace utilisé en 3 passages par les autres betteraviers européens. « Petit à petit, les choses évoluent. Les messages envoyés lors de la manifestation du 8 février dernier à Paris portent leurs fruits ».