Le mois de juin extrêmement sec et chaud a favorisé, dans un premier temps, des ravageurs tels que les teignes ou les charançons. Mais le retour d’un épisode de précipitations a noyé les larves de teignes et réduit la migration des larves de charançon dans la racine. Le retour d’une rosée matinale associée à des températures estivales en août a, par la suite, favorisé la cercosporiose.

Une pression jaunisse très localisée

Les premiers symptômes de jaunisse ont été observés à partir du 15 juin dans des parcelles semées en mars, voire jusqu’à début avril, mais leur sévérité est restée inférieure à 5 % jusqu’à début juillet. Seul un secteur très localisé au sud-est de Chartres voit la sévérité de la maladie augmenter à partir de la mi-juillet, atteignant jusqu’à 90 % de la surface parcellaire. Depuis fin juillet, des symptômes prononcés apparaissent dans le secteur de Châteaudun.

Si, en moyenne, 72 % des parcelles sont touchées, seuls 2,3 % de la surface parcellaire sont atteints, avec la réalisation de 2 traitements aphicides en moyenne, ce qui reste une situation très contrôlée par rapport à 2020.

La cercosporiose, dominante sur toutes les zones

La cercosporiose est apparue dans plus de 80 % des parcelles suivies, d’abord au sud de Paris et en Champagne fin juin à début juillet, puis dans les Hauts-de-France et en Normandie à partir de la 2e quinzaine de juillet.

Ce décalage se retrouve également dans le développement de la maladie qui a entraîné dans 98 % des cas une intervention fongicide. La cercosporiose est restée la maladie dominante tout au long de cet été, et a connu une recrudescence à partir d’août avec les températures chaudes associées à une hygrométrie matinale.

Peu de dégâts de ravageurs

Teignes : lessivées par les pluies de la mi-juillet, les larves n’ont pas pu poursuivre leur développement. Dans les parcelles touchées, la pression est restée en moyenne inférieure à 10 % des betteraves.

Charançons : les conditions du printemps ont été très favorables aux pontes des adultes sur les feuilles de betterave. Cependant le retour des pluies a réduit leur migration dans les racines.

Punaises : des dégâts de punaises ont été signalés cette année dans plus d’une dizaine de parcelles du réseau, dans toutes les zones betteravières, entraînant des confusions avec des symptômes de jaunisse.

Le Syndrome des basses richesses (SBR) est de retour

Apres avoir disparu de France depuis l’arrêt de la sucrerie d’Aiserey (21), le syndrome a été observé dans quelques parcelles en Alsace cette année.

LE SBR se caractérise par un jaunissement plutôt doré des vieilles feuilles en début d’automne, alors que ces feuilles restent bien droites (photo 1). Les repousses sont très lancéolées et de petite taille (photo 2).

Une cicadelle, pentastiridus (photo 3), transmet ce phytoplasme (bactérie sans paroi) aux betteraves au printemps. Il est possible de diminuer leur nombre en réalisant des travaux du sol au printemps pour casser le cycle de cette cicadelle et d’implanter des cultures de printemps en N+1. La culture de blé derrière betteraves est déconseillée.

Des pistes génétiques existent à ce stade, en complément.