« On a fait une pause et non pas un stop et la différence est essentielle », explique la représentante du gouvernement à l’occasion d’un briefing à la presse visant à présenter le nouveau plan écophyto le lundi 6 mai 2024. En effet, Ecophyto 2030 succède à Ecophyto II+.

Trois mois après les manifestations agricoles de ce début d’année, le gouvernement met fin à cette pause et remet sur la table « l’objectif de réduction de 50 % de l’utilisation et des risques globaux des produits phytopharmaceutiques à l’horizon 2030 par rapport à la moyenne triennale 2011-2013 ». « On avait sur le terrain beaucoup d’incompréhension par rapport à cette stratégie.

Ces trois mois nous ont permis de gagner en lisibilité vis-à-vis du monde agricole », affirme la représentante en précisant que « rien n’a été supprimé ; il n’y a eu aucun recul. On garde le cap ».

La stratégie Écophyto 2030 se décline en cinq axes, et inclut le Parsada* :

1- Accélérer la recherche d’alternatives pour se préparer à la réduction du nombre de substances actives autorisées ;

2- Accélérer le déploiement dans toutes les exploitations des solutions agro-écologiques ;

3- Mieux connaître et réduire les risques pour la santé et pour l’environnement de l’usage des produits phytopharmaceutiques ;

4- Recherche, innovation et formation ;

5- Territorialisation, gouvernance et évaluation.

Par ailleurs, selon le gouvernement, le nouveau plan mettra particulièrement l’accent sur les zones sensibles et les zones de captable.

L’indicateur HRI1

On peut cependant relever un point positif : l’indicateur retenu pour mesurer cette évolution est l’indicateur de Risque Harmonisé 1 (HRI1) qui ne quantifie pas seulement les quantités de produit phyto utilisé (comme c’était le cas avec le Nodu) mais les pondère par leur risque. Or, ce sont les produits qui comportent le risque le plus élevé qui ont le plus diminué.

Pas d’interdiction sans solution ?

Le communiqué des ministères concernés (agriculture, environnement, recherche, santé) précise que le plan Ecophyto 2030 se place dans le respect du principe « pas d’interdiction sans solution » et de l’objectif de souveraineté alimentaire.

Un engagement qui peut interroger la filière betteravière alors que la campagne débute sur une forte pression des pucerons, potentiellement porteurs du virus de la jaunisse. Toujours selon ce communiqué, « la stratégie Écophyto 2030 dévoilée aujourd’hui traduit la triple ambition de la France en matière agricole :

– Préserver la santé publique et celle de l’environnement dans une logique « Une seule santé »;

– Soutenir les performances économique et environnementale des exploitations ;

– Maintenir un haut niveau de protection des cultures par une adaptation des techniques utilisées.

*plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures