Agriculteur à Aulnay, dans la Marne, Cédalis Pariset a choisi d’implanter du miscanthus dans une parcelle de 10 hectares. « Je préfère investir maintenant plutôt que d’attendre que la réglementation nous oblige à produire des cultures à bas niveau d’intrants dans des parcelles en AAC et difficilement accessibles, indique-t-il. Les aides apportées par l’Agence de l’eau Seine-Normandie ont motivé ma décision ».
Une première année décisive
La plantation du miscanthus peut s’effectuer par rhizome ou par motte. Cedalis Pariset a choisi la seconde solution, malgré un coût plus élevé de 25 à 30 %, pour « maximiser les chances de reprise, vu l’investissement et la surface de la parcelle ». Pour ce faire, il a fait appel à la société Rhizosfer, un producteur de plants et de rhizomes qui est aussi prestataire. La plantation en mottes s’effectue à l’aide d’une planteuse de maraîchage, du 15 mai au 30 juin, selon les conditions météo.
Chaque rang et chaque plant sont espacés de 90 cm, ce qui représente 12 300 plants par hectare. « À une vitesse d’avancement de 1,8 km/h, nous plantons 2,5 ha par jour », précise Guillaume Leriche gérant de la SAS Rhizosfer. À noter que cette graminée est plutôt adaptée aux sols à bonne réserve hydrique et déconseillée dans les zones inondables, le sol devant être drainant pour permettre au système racinaire de respirer après l’inondation.
Au préalable de la plantation, il est possible de réaliser des faux semis dans la parcelle pour éliminer au maximum les chiendents, les liserons et les graminées. Un désherbage chimique est autorisé la première année de l’installation de la culture, mais restrictif par la suite seulement si l’agriculteur perçoit des aides par l’Agence de l’eau Seine-Normandie.
Sur le plan de la fertilisation, seules 150 unités de potasse et de phosphore sont nécessaires à l’implantation. Les apports sont à renouveler tous les trois à quatre ans après chaque récolte dont la première s’effectue la deuxième, voire la troisième, année qui suit la plantation. La première récolte est peu productive. Elle représente 25 à 35 % du rendement moyen en rythme de croisière (10 à 13 t de MS/ha). Dans le secteur géographique de Cédalis Pariset, la récolte est effectuée par l’usine de déshydratation Luzeal, avant la fauche des luzernes. Seule la tige du miscanthus est récoltée, à ras, exploitée pour sa richesse en cellulose et en lignine.
L’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN) participe au coût de la plantation, à hauteur de 50 %, à condition que le projet concerne au minimum 3 hectares dans des parcelles situées en AAC et en conduite « zéro phyto » à partir de la deuxième année de production. À noter que dans la région Grand Est, le dispositif IPAGE permet de bénéficier potentiellement d’une aide pour les bâtiments de stockage. Elle s’élève à hauteur de 30 % de l’investissement (majorée pour les JA, pour les CUMA/GIEE ou les exploitations en AB) avec un plafond de 100 000 euros HT (175 000 euros HT si CUMA/GIEE). Pour les agriculteurs qui présentent suffisamment de surfaces en AAC et dans le cadre d’un projet collectif (2 personnes a minima), l’AESN peut débloquer des aides supplémentaires permettant d’atteindre jusqu’à 50 % du montant de l’investissement (sans plafond spécifique).