Cette année, la CGB de l’Aisne avait décidé de mettre en avant l’enjeu de la compaction des sols, lors de sa conférence annuelle, le 11 septembre. « Ce sujet paraît simple, mais il est en réalité plus complexe quand il est lié à une problématique de rentabilité », explique Julien Hérault, conseiller indépendant chez Conseils Agroéquipements. Selon un questionnaire diffusé en amont de l’assemblée générale, 70 % des betteraviers répondants sont conscients de cette problématique. Les arrachages sont considérés à 80 % comme les travaux ayant le plus grand impact en la matière. Le décompactage arrive en tête de liste des pratiques mises en œuvre pour remédier au tassement, devant le travail simplifié du sol, les semis de couverts spécifiques ou l’adaptation des pneumatiques.
Pour sa part, le conseiller indépendant assure que « des pistes existent pour cumuler productivité et protection des sols, comme la gestion du trafic dans la parcelle. Il est possible de faire du CTF (controlled trafic farming) en faible largeur. Arracher en 12 rangs peut permettre de réduire par deux les surfaces tassées. » Il précise également que le l’absence de travail du sol ne doit pas être un objectif : « l’idéal est d’avoir une structure du sol grumeleuse. Aucun outil mécanique n’y arrive aujourd’hui. » De son côté, Jonathan Ramos, directeur technique France & Benelux chez Yokohama TWS Trelleborg, insiste sur l’importance d’adapter la pression des pneus à la charge et l’activité, et cite par exemple le jumelage comme possibilité pour réduire le tassement.
Plan de relance
Malgré cette parenthèse technique, qualifiée de « bousculante » par Guillaume Gandon, les inquiétudes ont vite refait surface lors des échanges avec la salle. Dans sa prise de parole, le président de la CGB Aisne, appelle haut et fort à la mise en place d’un « vrai plan de relance de la betterave ». Celui-ci devrait s’appuyer sur plusieurs axes, avec, en premier lieu, l’adaptation de la contractualisation dans les coopératives. « Comment peut-on s’engager sur 5 ans dans le contexte actuel ? Nos voisins européens fonctionnent souvent avec des contrats annuels et leur prix sont souvent meilleurs. » Il adresse également un message aux semenciers : « nous sommes dans le même bateau que vous, mais si vous continuez à alourdir la barque à coup de hausse des prix, vous boirez la tasse avec nous. » Enfin, Guillaume Gandon plaide pour que l’ITB soit doté de « moyens conséquents » et pour une véritable indemnisation jaunisse.