Très attendue et présentée le 15 septembre par l’Anses et Santé publique France, l’étude PestiRiv mesure l’exposition aux pesticides de 1 946 adultes et 742 enfants vivant en zone viticole. Urine, cheveux, air, poussières, potagers : tout a été passé au crible entre 2021 et 2022, en période de traitement, comme en hiver. L’Anses souligne que les résultats sont extrapolables aux autres cultures. Cependant, si son envergure est inédite, PestiRiv mesure uniquement l’imprégnation des populations. Elle est sans portée sanitaire, car elle n’évalue ni l’état de santé des riverains ni les risques associés aux expositions.
De manière prévisible et logique, elle révèle une hausse des concentrations à proximité de vignes fraîchement traitées. Cependant, même dans les pires cas retrouvés dans l’air et les aliments, les niveaux de pesticides restent en dessous des seuils fixés dans les dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Phyteis rappelle que les seuils réglementaires sont déjà conçus pour protéger largement la santé humaine. Les calculs d’exposition des riverains reposent d’ailleurs sur l’addition de scénarios extrêmes, voire irréalistes : par exemple imaginer un riverain passant deux heures par jour, toute sa vie, dans l’embrun d’un pulvérisateur.
Aucune modification des AMM ni des distances de sécurité pour les riverains n’est envisagée suite à cette enquête. PestiRiv « ne constitue pas une fin en soi mais une base pour approfondir les connaissances », indiquent les auteurs. D’autres investigations suivront, notamment sur les risques sanitaires. Les protagonistes réclament aussi une base nationale des usages réels des produits phytos, afin d’affiner les liens entre applications et transferts dans l’environnement.
Dans tous les cas, l’Anses et Santé publique France recommandent de réduire l’exposition avec un recours strictement nécessaire aux produits et d’informer les riverains avant traitement. PestiRiv aura tout de même coûté 11 M€.