C’est vrai qu’il y a peu à dire sur les fondamentaux. Les Brésiliens ont publié les résultats de leur campagne entre avril et la mi-septembre, et il y a deux manières de les lire : la première est de retenir une production de canne à sucre en baisse de 3,5 % par rapport à l’an dernier sur ces premiers mois de campagne, et la seconde est de noter une reprise dans la production de sucre, sur la dernière quinzaine, à + 15 %. En tout cas, plusieurs analystes, notamment Global Data, anticipent désormais une récolte un peu inférieure à 39,5 Mt. On pensait, jusqu’alors, dépasser les 40 Mt.
Du côté indien, la mousson a été généreuse, et le grand flou demeure sur l’utilisation de canne en éthanol. Va-t-on atteindre les 5 ou 6 Mt d’équivalent sucre transférées vers la filière éthanol, ou va-t-on limiter cela à 3 ou 4 Mt ? Le surplus mondial de la campagne sucrière s’en trouverait complètement changé ! Pour l’heure, S&P anticipe en effet, au niveau mondial, un surplus autour de 3,1 Mt. Un surplus inégal cela dit : les volumes disponibles ne seraient qu’actuellement sur le marché, d’où la tendance baissière actuelle, alors qu’à partir de janvier 2026, un déficit en sucre devrait se faire sentir.
Mais, aujourd’hui, le sentiment d’abondance pèse, et le sucre brut, plombé par des spéculateurs toujours très nettement à la vente, est, comme en septembre dernier, passé sous les 16 cts/lb.
Du côté européen, le cours suit la tendance. Les prévisions de rendement tassent le marché spot, dont la valeur « rendu acheteur d’Europe de l’Ouest » est passée, la semaine dernière, légèrement sous les 500 €/t, pour la première fois depuis 4 ans.