KWS et SESVanderHave restent les deux leaders sur le marché français de la semence de betterave (480 000 unités), avec une avance cette année pour les graines orange. En 2025, KWS est en effet repassé devant SESVanderHave, filiale de Florimond Desprez. Les deux semenciers se disputent la première place sur le marché français depuis une vingtaine d’années.
Le semencier allemand a fortement augmenté sa part de marché (+ 5 points) en 2025. Bénéficiant de la dynamique de la génétique KWS, la part de marché de sa filiale américaine Betaseed a aussi connu une progression significative de 3 points.
L’allemand KWS a souvent été à l’initiative des avancées technologiques, ce qui lui confère une avance sur les créneaux spécifiques, comme celui des nématodes (32 % du marché), de la forte pression rhizomanie (FPR) et, depuis 4 ans, des betteraves Smart. Des segments qui ne cessent de grossir.
SESVanderHave est en revanche très bien placé sur le créneau de la rhizomanie, mais moins présent sur les nématodes et les variétés Smart.
« Nous sommes numéro deux en 2025, nous espérons revenir premier en 2026, annonce le directeur général de SESVanderHave France, Bruno Dequiedt. Nous avons été pénalisés l’année dernière, car il nous manquait des semences pour des variétés très demandées de la gamme Cercotech. Après une absence en 2025, SESVanderhave lance trois variétés Cercotech. »
SESVanderHave et Florimond Desprez espèrent bien profiter de la création, l’année dernière, de la joint-venture UBS (regroupant les programmes de Florimond Deprez, SESVanderHave et DLF Seeds). « L’arrivée de la génétique Maribo est une opportunité. Cela nous donne la possibilité de créer de nouveaux hybrides », explique Pierre Carré, directeur marketing de Florimond Desprez. Bien que participant à la R&D commune d’UBS, Florimond Desprez restera une entité commerciale distincte et concurrente sur le marché, avec sa propre stratégie. « Les génétiques sont issues d’un même pool avec SESVanderHave, mais, à l’arrivée, les variétés n’auront plus grand-chose en commun. »
La marque Maribo a disparu du marché français l’année dernière et « à terme, UBS a vocation à s’imposer comme une marque commerciale à la place de SESVanderHave, explique Bruno Dequiedt. Il y aura une phase de transition avec un co-branding de type « SESVanderhave, powered by UBS“. »
RAGT arrive sur la betterave
L’arrivée du groupe RAGT, déjà présent sur 32 espèces de grandes cultures, va redynamiser la concurrence entre les trois familles génétiques distribuées par cinq marques en France (voir schéma).
« Nous sommes là pour jouer le rôle de troisième force en présence, nous sommes au service de la diversité génétique, expose Sylvain Guedou, directeur commercial et marketing de RAGT. Nous voulons revenir sur une position significative de marché, avec un premier cap à 10 %. »
Si, pour les prochains semis, les boîtes sont encore siglées Deleplanque (avec un autocollant RAGT), à l’automne 2026, elles passeront sous la marque RAGT (les logos Deleplanque et Strube disparaîtront).
Les concurrents de Deleplanque accueillent RAGT dans la filière betterave avec fair-play.
« Si Deleplanque n’avait pas été repris par RAGT, il n’y aurait eu plus que deux intervenants. C’est tant mieux pour la betterave qui est quand même en difficulté », analyse Patrick Mariotte de KWS.
« Le rachat de Deleplanque par RAGT montre que le secteur est exigeant, mais aussi que la concurrence va s’intensifier », abonde Benoît Rose de Betaseed. Et Pierre Carré de saluer « un grand acteur de la semence qui arrive dans le secteur de la betterave. »
Ce schéma permet de visualiser les trois groupes semenciers et leurs parts de marché en France à travers 5 marques : SESVanderHave filiale de Florimond Desprez, KWS avec sa filiale américaine Betaseed et RAGT, qui vient d’acquérir la génétique de Deleplanque-Strube. À noter que les chiffres ont été transmis par chaque société, le total ne fait donc pas tout à fait 100 %.
L’été dernier, deux variétés ont rencontré des problèmes de montée à graines : Bertida KWS avec 450 à 600 montées par ha et Lauredana KWS avec 100 à 150 montées par ha. « Le phénomène est lié à un problème survenu lors de la production de semences de l’année 2024 et non à un défaut génétique des variétés, assure le directeur de KWS, Patrick Mariotte. Aucun impact négatif de ces montées sur le rendement final des cultures n’a été constaté. »
Dès le mois de juillet, KWS a engagé des discussions avec les distributeurs pour mettre en place une indemnisation collective. Chaque utilisateur recevra 150 € par hectare pour Bertida KWS et 40 € par hectare pour Lauredana KWS à raison de 1,1 unité semée par ha. L’indemnisation sera versée aux agriculteurs via les distributeurs en mars prochain.
Bien que les lots de semences pour la campagne 2026 soient déjà produits, KWS a pris en responsabilité la décision de ne pas commercialiser Bertida KWS et Lauredana KWS en 2026. Cette décision, malgré les bons résultats agronomiques des variétés, vise à garantir une qualité irréprochable et à préserver la confiance des agriculteurs.
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