Chaque graine de betterave porte en elle une promesse d’avenir. Encore faut-il lui offrir les meilleures conditions pour exprimer tout son potentiel.

Alors que la campagne 2025 se poursuit, la betterave démontre, une fois encore, sa capacité d’adaptation. Les premiers résultats confirment des rendements supérieurs à la moyenne des cinq dernières années. Néanmoins, les écarts restent marqués – de 40 à plus de 130 tonnes à 16° – selon les régions et les conditions sanitaires et climatiques – pour tendre vers une moyenne nationale voisine de 88 tonnes à 16°, en cette mi-novembre.

Rappelons-nous que nous travaillons avec du vivant : les mêmes variétés expriment pleinement leur potentiel et parfois déçoivent lorsque les conditions climatiques s’en mêlent. Cette variabilité, et les exigences qu’elle impose pour mieux la comprendre, fait partie intégrante du progrès : elle nourrit la connaissance, guide la sélection et éclaire nos choix pour demain.

En France, nous avons la chance d’avoir accès aux meilleures semences issues du savoir-faire des sélectionneurs français et européens. C’est une force majeure pour notre filière.

Mais la performance génétique ne doit pas faire oublier une autre exigence : celle de la compétitivité notamment en matière de nouvelles technologies variétales. Le coût des semences doit rester maîtrisé par rapport à celui de nos voisins européens afin de préserver la rentabilité des exploitations et la vitalité économique de nos territoires betteraviers.

Ce numéro du Betteravier français consacre un dossier complet aux semences, avec la publication des résultats ITB SAS des essais variétaux 2025. Ces données constituent un outil précieux pour les planteurs dans la préparation des semis 2026. Tolérance aux maladies, régularité des rendements, richesse et qualité technologique : autant de critères qui permettront de bâtir la performance de demain.

Certes, la sélection génétique ne résoudra pas à elle seule tous les défis de notre filière : les moyens de production sont nécessaires pour permettre une pleine expression de la génétique.

Mais le progrès variétal reste un puissant levier face aux maladies fongiques et virales. Il doit être encouragé, soutenu et reconnu comme un moteur essentiel de la durabilité de la filière.

Pour cela, la recherche européenne doit disposer des mêmes moyens que ses concurrents internationaux. L’accès aux nouvelles techniques génomiques (NGT) représente une opportunité majeure pour accélérer la création variétale, renforcer la tolérance aux bioagresseurs et garantir la compétitivité de nos semences.

La betterave reste une culture d’avenir. À l’heure où nous préparons les semis 2026, semons aussi la confiance : confiance dans la recherche, dans l’innovation, et surtout dans la détermination des planteurs à faire vivre et progresser cette culture, pilier de notre souveraineté agricole et industrielle.