Comme beaucoup de filières agricoles, le secteur de la pomme de terre est particulièrement perturbé par les décisions politiques prises pour contenir l’épidémie de coronavirus. « La situation actuelle, le confinement et la fermeture des restaurants ainsi que la baisse du fret vers l’Asie a un impact négatif fort sur la transformation de pommes de terre en produits surgelés, en France et en Europe », expliquent les interprofessions GIPT et CNIPT dans un communiqué du 24 mars.

La production de pommes de terre industrielles représente près de 3 millions de tonnes en France, dont plus d’1,5 million à destination d’industriels européens.

L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) estime que 500 000 tonnes de pommes de terre françaises aujourd’hui en stock, pourraient ne pas être transformées avant la fin de la campagne.

À la recherche de débouchés

Même si la consommation de produits transformés et de pommes de terre fraîches en magasins augmente, elle ne permettra pas d’absorber des volumes suffisants, affirment les deux interprofessions. Idem du côté des féculeries. En temps normal, elles travaillent plus d’un million de tonnes de pommes de terre spécifiques sous contrat, sont aujourd’hui fermées, en cours de nettoyage et de maintenance intercampagne.

Dans ce contexte, les filières des pommes de terre à destination des industries de transformation et celle des pommes de terre vendues en frais expliquent dans leur communiqué « étudier toutes les alternatives en termes de débouchés sans déstabiliser des équilibres déjà fragiles : alimentation animale, méthanisation, transformation en alcool et stockage public qui pourraient permettre de diminuer les stocks ».

« Si aucune solution n’est rapidement trouvée, la filière s’attend à une situation très critique en termes économique, sanitaire et environnemental, et ceci à très court terme.

La situation exceptionnelle et le report potentiel de certains volumes transformés en juillet et août oblige chacun à prendre ses responsabilités sur les plantations à venir », affirment le CNIPT et le GIPT.

A.C.