Analyser les facteurs de risque à haute résolution
Aujourd’hui, l’analyse des facteurs de risque de la jaunisse se base sur des observations et des enquêtes réalisées sur le terrain. BEET-SAT vise à amplifier le volume de notations recueillies à l’aide de méthodes de télédétection à haute résolution. La cartographie précise des symptômes de jaunisse obtenue grâce à l’imagerie satellite va constituer une formidable base de données avec laquelle il sera possible de construire des analyses plus poussées. L’exhaustivité des notations et leur dynamique temporelle permettra notamment d’évaluer l’impact des facteurs de risques ou d’atténuation potentiels (météo, cultures voisines, infrastructures agroécologiques, …). Les modèles épidémiologiques implémentés lors de la première phase du PNRI seront ainsi modernisés et améliorés par des mesures plus précises et plus nombreuses.
L’INRAE pourra également exploiter les images satellites pour détecter plus précisément les éléments paysagers d’intérêt : haies, bandes enherbées, … qui seront autant de nouvelles variables explicatives en haute résolution.
Mesurer les symptômes de jaunisse, de manière plus large et plus précise
Il est compliqué de dresser un bilan jaunisse précis et exhaustif sur l’ensemble du territoire. Les différents réseaux de surveillance, essais et enquêtes sont représentatifs de l’infestation moyenne mais ne constituent qu’une petite part de la sole betteravière. Les travaux de BEET-SAT permettront d’aller plus loin que le projet SEPIM du PNRI, en utilisant des sources de données avec une meilleure résolution spatiale. Les pixels acquis avec une emprise proche du mètre fourniront davantage d’informations pour caractériser l’apparition des foyers de la maladie au sein des parcelles, et leur extension au cours du temps. Aussi, la qualité des images devrait améliorer la capacité des algorithmes à discriminer les symptômes de jaunisse des autres maladies et à fournir une estimation standardisée de la gravité des épidémies.
La première action du projet BEET-SAT consiste donc à mettre au point des algorithmes capables d’estimer l’incidence de la jaunisse à différentes dates. Elle va aussi améliorer la résolution de la détection en évaluant des images satellites de plus en plus fines. Ces travaux s’appuieront notamment sur les résultats encourageants du PNRI.
Une boîte à outils complète pour l’évaluation de l’impact de la jaunisse
BEET-SAT livrera à la filière des outils précieux pour dresser le bilan de la jaunisse à l’échelle nationale ; une analyse précise des facteurs de risques, ainsi qu’une estimation de la perte de rendement associée. Ces éléments, couplés aux autres connaissances acquises sur la jaunisse et les pucerons vecteurs, permettront de construire des programmes d’atténuation plus pertinents.
L’ITB travaille sur le sujet depuis déjà plusieurs années et apporte son expertise technique au projet BEET-SAT.
Dernière étude en date : L’ITB a réalisé une cartographie des parcelles de betteraves à partir des images acquises durant l’été 2025 (cf article web). La délimitation des champs en cours de campagne est utile pour pouvoir ensuite dresser des bilans à grande échelle sans attendre la disponibilité du registre parcellaire graphique. Les méthodes utilisées ont été choisies pour pouvoir fonctionner sur du matériel informatique classique tout en fournissant des résultats de bonne qualité. Dans son inventaire, l’ITB peut également compter sur des travaux préliminaires d’analyse du stress hydrique et de l’impact de la cercosporiose (cf articles web). L’amélioration des modèles permettra des bilans plus précis de la santé des betteraves.





