Déjà vingt ans que l’association des entreprises du biocontrôle (IBMA) a vu le jour en France. « Vingt années qui ont permis de développer le biocontrôle et de lui donner une légitimité nationale, depuis le Grenelle de l’environnement jusqu’aux États généraux de l’alimentation, en passant par la loi d’avenir pour l’agriculture et la forêt du ministre Stéphane Le Foll », se félicite Denis Longevialle, le directeur d’IBMA France.

Aujourd’hui, le marché des produits du biocontrôle pèse près de 9 % du marché français des produits phytosanitaires, contre 8 % en 2018. « Nous serons vraisemblablement à 10 % en 2020. Notre volonté est d’atteindre 30 % en 2030 », affirme Antoine Meyer. Le président d’IBMA France souhaite que, pour chaque couple culture-agresseur, deux solutions de biocontrôle existent avec un mode d’action complémentaire. Pour cela, l’association estime qu’un effort de tous les acteurs est nécessaire. Les 41 membres d’IBMA France demandent un accompagnement de l’État, avec des mesures de sur-amortissement et un crédit impôt recherche majoré à 60 % pendant dix ans pour le biocontrôle. « Cela permettrait de multiplier par cinq, à 100 M€ environ, le niveau d’investissement en recherche et de générer cent à deux cents emplois, doctorants et ingénieurs », détaille Antoine Meyer. Les projets des fabricants ne manquent pas selon IBMA France. Certains réfléchissent déjà à investir dans un laboratoire dédié au biocontrôle, nouer des partenariats public-privé ou agrandir leurs installations.

Harmoniser la définition européenne

Parallèlement, l’IBMA veut agir sur le plan européen pour qu’une définition commune du biocontrôle voie le jour. « Nous travaillons avec les autres IBMA européens pour nous mettre d’accord sur un cadre. Nous espérons que le Green Deal de la nouvelle Commission nous aidera à développer notre ambition européenne », estime Antoine Meyer, qui espère un soutien de la France, et particulièrement du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. En attendant, IBMA France, qui vient d’emménager dans de nouveaux locaux à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) à Paris, organisera les 6es Rencontres annuelles du bio-contrôle le 21 janvier*. L’introduction, qui devrait être assurée par Didier Guillaume, sera suivie par une table ronde sur les succès et les difficultés des opérateurs dans l’utilisation des produits de biocontrôle.

Adrien Cahuzac

* A l’Espace centenaire, 189, rue de Bercy, 75012 Paris.