Depuis octobre dernier, lorsqu’il est devenu le premier terme coté, le sucre s’est finalement très peu éloigné de ce tunnel de prix (12,5- 13 ct/lb), et n’y a évolué qu’au gré de la monnaie brésilienne.

Il faut dire que les nouvelles ne se bousculent guère ces derniers jours. On notera notamment que la campagne brésilienne touche à sa fin, la nouvelle commençant dans un mois et demi.

Du côté thaïlandais, la campagne a commencé il y a moins de 4 mois : on estime que la moitié de la canne a été traitée, et on devrait avoir environ 9 % de sucre produit en moins par rapport à l’an passé. La baisse de production, dans Si le marché de la fécule est actuellement plutôt porteur, ce qui est encourageant pour l’industrie féculière, les professionnels de la filière reconnaissent que le bon déroulement de cette fin de campagne est largement suspendu aux conditions d’implantation des hâtives, notamment dans les Landes. La majorité des opérateurs pensent néanmoins que les tubercules les plus fragiles sur un plan qualitatif sont désormais sortis des frigos et ont été commercialisés, soit en frais, soit transformés par l’industrie. En revanche, le bon déroulement de la campagne « hâtives » pourra permettre aux transformateurs de faire au plus vite la soudure avec les derniers tubercules encore en stock. Du côté de l’UNPT, on conseille aux producteurs d’alimenter régulièrement le marché de l’industrie.
En outre, on estime que les primeurs le pays, pourrait encore diminuer l’an prochain, avec un prix de la canne qui s’annonce comme le plus faible depuis 10 ans…

De même en Europe, les estimations de surfaces betteravières montrent des baisses dans presque tous les pays, et notamment en France et au Royaume-Uni (autour de – 8 %), aux Pays-Bas (autour de – 7 %) ou en Allemagne et en Pologne (environ – 4%). Ces estimations restent sujettes à caution, mais laissent à penser que les planteurs doutent d’une revalorisation de leurs prix de betterave sur la campagne en cours, alors que la reprise du marché du sucre ne semble toucher que le marché spot, faible en volume. Cette reprise est pourtant réelle, mais les niveaux de prix des volumes contractés sont historiquement bas, et peu d’éléments montrent que cela pourrait se retourner à court terme… cela présage néanmoins un bilan européen tendu sur 2019-2020.

Mais pour l’heure, c’est le calme plat sur les marchés mondiaux : il semble qu’ils aient besoin d’une information conséquente pour bouger du tunnel où ils sont entrés en octobre dernier. Les prévisionnistes météo reculent finalement leurs prévisions relatives à El Niño, et il faudra donc vraisemblablement attendre encore pour un retournement du marché.

Il faut dire que les stocks mondiaux restent conséquents. Mais souvenons-nous qu’ils sont excessivement mal répartis : 22 % de ces stocks mondiaux sont en Inde, du jamais vu… Et la Chine, qui a connu des stocks de fin de campagne autour de 6 à 7 Mt, a, désormais, moins de 2 Mt en stock… Bref, on n’est peut-être pas au bout de nos surprises…

TIMOTHÉ MASSON, CGB