On annonce désormais une produc­tion, pour la campagne entière, autour de 29 Mt pour l’Inde, quand on l’estimait encore, il y a quelques semaines, autour de 26 Mt. Ce n’est pas un record (les 30 Mt avaient déjà été atteintes en 2014-2015), mais cela accentuera le surplus mondial. Certes, l’ISO, dans sa dernière estimation du 1er mars, ne l’a pas encore pris en compte. L’organisation reste sur un surplus mondial autour de 5,15 Mt, contre 5,03 t dans sa dernière estimation. Mais FoLicht prépare déjà son correctif, en annonçant, quelques jours plus tôt, une production mondiale autour de 194,3 Mt : près de 5 Mt de plus que dans son estima­tion de décembre dernier !

Ce mouvement indien empêche la reprise, et les spéculateurs maintiennent une pression à la baisse, toujours vendeurs nets de plus de 8 Mt depuis janvier dernier. Un record qui n’a jamais été vu depuis que ces statistiques sont enregistrées. Résultat : le sucre roux ne décolle pas des 13-14 cts/lb, et le sucre blanc ne fait guère mieux, autour de 360-370 US $/t. Comme notre monnaie reste forte, la valeur du sucre blanc, sur le marché mondial ne dépasse pas les 300 €/t – guère plus de 250 €/t sortie sucrerie française. Ce marché mondial pèse sur les cours européens. La Commission européenne vient de diffuser les prix de décembre dernier : autour de 400 €/t départ usine. Mais ces prix sont une moyenne européenne, et correspondent à des volumes, certes livrés en décembre, mais généralement négociés plus tôt. Sur le marché spot, la baisse se poursuit, et le prix publié par Kingsman pour la semaine passée correspond à un prix, départ sucrerie française, qui ne dépasse pas les 320 €/t… Combien de temps encore le marché européen sera-t-il plus rémunérateur que le marché mondial ? Dès lors, où trouver de l’espoir ? Deux indices : la prime de blanc commence à monter : il faudra la suivre le mois prochain. Et, dans quelques semaines, le Brésil entre en campagne. L’éthanol domes­tique y a bien grimpé : sera-t-il suffisant pour entraîner une nouvelle tendance ?