Calme plat sur les marchés du sucre. Le sucre roux, sous les 13 cts/lb, revient à son niveau de juin dernier, lorsque les premières prévisions de la campagne 2017-2018 annonçaient un surplus. Depuis, rien ne semble avoir changé, et les spéculateurs maintiennent leur présence à la vente dans des propor­tions record.

Ils avaient pourtant un peu baissé la pression, en début de mois : vendeurs nets de près de 6,5 Mt, le marché avait alors grimpé jusqu’à 13,5 cts. Mais cela a été de courte durée, et les récentes nouvelles en provenance d’Inde, qui aura une belle campagne, les ont convaincus de faire marche arrière : les voilà de nouveau vendeurs nets de plus de 8 Mt, leur niveau moyen depuis début janvier.

Du coup, la pression sur le marché européen ne faiblit pas. Au départ d’usine française, le sucre vendu dans le sud de l’Europe se négocie au même prix que celui vendu sur le marché mondial. Et comme le sucre blanc, sur le marché mondial, subit la même
pression que le sucre roux, le sucre européen est en peine ; il a du mal, au nord de l’Europe, à se maintenir autour de 350-360 €/t rendu utilisateur.

Les annonces de semis européen, qui commencent ce mois-ci, laissent à penser à une stabilisation des surfaces. Il est donc peu probable qu’un signal positif sur notre marché domestique interviendra sur le court terme.

Et pourtant, avec la fin des quotas, les betteraviers européens sont les mieux placés pour ajuster leurs sur­faces aux caprices du marché ! Mais deux effets peuvent avoir les mêmes conséquences. D’une part, en revenant à un rendement moyen 5 ans, l’Europe devrait produire 1,5 Mt de moins.

Et si l’éthanol devenait plus intéres­sant, la campagne en cours pourrait- elle limiter le surplus prévisible ?

On l’espère ! C’est en tout cas le pari du Brésil, qui ouvre sa campagne dans quelques jours. Va-t-il être en mesure d’allouer suffisamment de sa canne à sucre vers la production d’éthanol pour inciter les spéculateurs à revoir leurs positions ?