Tous les pois ne sont pas égaux devant la maladie. Le pois d’hiver, à cycle long, se montre plus exposé que le pois de printemps. Si la météo est humide, des symptômes d’ascochytose (nouveau nom de l’anthracnose), sous forme de points noirs, peuvent apparaître dès le stade 6 feuilles du pois d’hiver. Dans les cas où la pression s’exerce très tôt comme en 2019, l’intervention peut être calée à partir du stade 10-12 feuilles. En année « normale », un traitement plus tard, début floraison, demeure la règle, si des symptômes demeurent. Pour le pois de printemps, la protection contre l’ascochytose et le Botrytis reste aussi centrée sur le début de floraison. Au cas où les conditions restent humides et chaudes, une deuxième intervention peut se caler dix à quinze jours après la première. Si les conditions sont sèches et que les symptômes d’ascochytose sont absents, le traitement n’est pas nécessaire. Plusieurs produits sont notés efficaces sur cette maladie par Terres Inovia : Amistar, Priori Xtra, Prosaro, Ibex, etc. Attention, la date limite d’utilisation des fongicides contenant du chlorothalonil est fixée au 20 mai 2020.

Prévenir les dégâts d’insectes

Sur le feuillage, les ravageurs à surveiller sont les pucerons verts, les cécidomyies et les thrips, ce dernier étant présent surtout sur les pois de printemps. Le seuil de nuisibilité pour le thrips est franchi lorsqu’on observe un insecte par plante entre la levée et le stade 3 feuilles. À l’approche de la floraison, le pois d’hiver devient aussi sensible au puceron vert. Son impact se limite à une période courte, de la préfloraison à trois semaines suivant la floraison. L’activité des insectes auxiliaires (coccinelles et syrphes) contribue à diminuer le nombre de pucerons, mais elle n’est pas toujours suffisante. En 2020 une nouvelle spécialité efficace, Mavrik jet, a été autorisée sur les pois, avec un seuil d’intervention de 30 pucerons/plante. Le seuil est fixé à 10 pucerons/plante pour les autres insecticides pyréthrinoïdes autorisés.

Pour protéger les grains de dégâts d’insectes, c’est aussi en début de floraison que la surveillance s’impose. À ce stade, les adultes de la tordeuse pondent sur les feuilles puis les chenilles éclosent au bout d’une semaine et grignotent les graines. Quand le pois est destiné à l’alimentation animale, la protection est à déclencher à partir de quatre cents captures cumulées depuis début floraison. Pour l’alimentation humaine, le seuil s’abaisse à cent captures. Une protection à base de pyréthrinoïdes suffit pour contrôler la tordeuse. Lorsque le traitement a lieu durant la floraison, il faut impérativement choisir un produit avec la mention abeilles.