Les financements d’initiatives agricoles de progrès arrivent en nombre ces derniers mois. Agri Bio Impact, créé par la Fondation Avril et la société Esfin Gestion, se veut pourtant différent des fonds de soutien aux start-up. Il est composé de deux départements, Agri Impact et Bio Impact, complémentaires mais avec un objectif commun : l’accélération de la transition agricole dans le cadre d’une économie durable. Agri Impact, initié par la Fondation Avril, vise à accompagner les agriculteurs dans des projets de diversification en aval de leurs productions. « Le but est de les aider à créer de la valeur par l’intégration de nouvelles activités connexes à leur exploitation, en leur apportant des fonds propres », explique Philippe Leroux, directeur général de la Fondation Avril. Les projets peuvent concerner la création d’ateliers de transformation, de magasins en circuits courts ou d’unités de méthanisation par exemple. Dans chaque cas, les activités doivent permettre l’accroissement des revenus des agriculteurs et créer des emplois sur les territoires ruraux. Les candidats doivent répondre à plusieurs critères. « Les dossiers doivent s’inscrire dans une démarche de transition agroécologique tout en restant dans une logique de rentabilité. Ils doivent avoir un impact positif sur le plan économique, social et environnemental », ajoute Philippe Leroux.

Atteindre 50 millions d’euros en 2021

Agri Impact est doté de 20 millions d’euros. Cette somme a pu être levée auprès de souscripteurs comme la société financière Sofiprotéol, les coopératives Limagrain et Arterris, les groupes Soufflet, Total et Engie, et bien sûr la Fondation Avril et Esfin Gestion. L’ambition est d’atteindre 50 millions d’euros en 2021. Déjà, les 20 millions souscrits permettront d’accompagner une quarantaine de projets, avec une moyenne de 500 000 euros de soutien par dossier. Les agriculteurs pourront candidater sur le site de la Fondation Avril prochainement. En attendant, les FDSEA devraient également pouvoir faire remonter des dossiers identifiés dans les territoires, ainsi qu’Esfin, via sa maison mère, le Crédit coopératif.

Le département Bio Impact est, lui, piloté par Esfin Gestion. Il a pour ambition d’accompagner en fonds propres le développement de filières de l’agriculture biologique. L’objectif est de faciliter le développement et la transmission de groupements agricoles et d’entreprises de la transformation et de la distribution centrés sur les produits bio. Là encore, pour être sélectionnés, les dossiers proposés doivent présenter un impact positif en termes d’économie, de social et d’environnement. Le fonds est d’ores et déjà doté de 50 millions d’euros et devrait atteindre 70 millions d’ici 2021.

Adrien Cahuzac