Quelles sont les réponses du CTPS pour favoriser l’inscription des variétés tolérantes à la jaunisse ?

Depuis 2019, nous avons mis en place un protocole particulier pour détecter du matériel tolérant ou résistant à la jaunisse. Nous avons disposé d’un lieu d’essais sur lequel nous avons inoculé les betteraves candidates avec un virus en 2019, puis deux virus en 2020. Ils font partie de la classe des polerovirus, les premiers qui ont été détectés comme responsables de la jaunisse. Quatre variétés ont été testées en 2020. Elles ont montré un meilleur comportement que les variétés classiques quand elles sont infectées par la jaunisse, mais leurs performances sont loin des standards en situation saine.

Le protocole actuel est-il à la hauteur des enjeux ?

Notre protocole a été mis en place avant de connaître les fortes attaques de jaunisse. Avec un lieu d’essai et deux virus testés, il est clairement insuffisant. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à quatre virus. Et tester les variétés sur un seul lieu d’essais, c’est trop fragile. À ce stade rien n’est arrêté, mais nous sommes en train de regarder avec l’ITB, l’Inrae et les sélectionneurs pour voir comment faire évoluer notre méthode d’évaluation et nos règles d’inscription dès l’année prochaine. Tout cela nécessite d’engager des moyens humains et matériels supplémentaires, nous allons donc déposer un dossier dans le cadre du PNRI.

Faut-il créer une catégorie spécifique jaunisse ?

C’est possible. Le CTPS est un organisme paritaire public-privé qui associe tous les représentants de la filière et qui fonctionne par consensus. S’il y a du matériel prometteur, ce serait dommage de l’éliminer ! Mais il faut se mettre d’accord sur le niveau d’exigence concernant la tolérance aux quatre virus et éviter les contournements qui sont toujours possibles. Le CTPS doit pouvoir inscrire le plus rapidement possible des variétés résistantes à la jaunisse.