« Le rendement est dramatique, nous allons finir à moins de 55 tonnes/ha à 16°S, avec un écart de 15 à 20 tonnes/ha pour les rendements les plus faibles et de 80 tonnes/ha pour les plus élevés », a constaté Alain Carré, le président de la CGB de l’Aube lors de l’assemblée générale de son syndicat le 24 novembre. Comme dans les autres départements, la jaunisse a fortement touché les exploitations betteravières de l’Aube. « Le puceron est apparu très tôt, dès le mois de mai, et donc la jaunisse a impacté tout le département, mais différemment. Le virus a rendu les betteraves beaucoup plus fragiles face à la sécheresse », a-t-il analysé. Les disparités de rendement au sein du département sont dues au fait que l’Aube présente deux principaux territoires et climats. « Dans la Champagne crayeuse où la sécheresse est mieux supportée, il n’y a pas eu de remontées capillaires, et dans la Champagne dite « humide », la sécheresse a été beaucoup plus destructrice », a-t-il indiqué. Selon Alain Carré, cette situation dramatique en 2020 entraîne « des problématiques de trésorerie et de confiance dans la pérennité de la culture de la betterave ».

« Nous devrions retrouver une stabilité de rendement »

Selon Alain Carré, pour l’année 2021, « le planteur attend des réponses ». « La dérogation sur les néonicotinoïdes est déjà une première, donc nous sommes sûrs de ne plus subir l’impact des pucerons l’an prochain. Nous pensons aussi qu’une quatrième année consécutive sèche ne serait pas possible. Nous devrions ainsi retrouver une stabilité de rendement dans les moyennes autour de 85 tonnes/ha » a-t-il détaillé. Le président de la CGB de l’Aube a également souhaité que les planteurs les plus touchés par la jaunisse puissent être indemnisés « afin d’avoir les moyens de semer » a-t-il ajouté. L’autre facteur déterminant en 2021 selon Alain Carré, sera le revenu et donc les prix des betteraves payés par les sucriers. « Il nous faut une valorisation de revenus/hectares de 2 200 euros. Si les marchés s’orientent comme ils sont là à 400 euros la tonne, cela nous laisse une perspective à 25 euros la tonne de betteraves. Mais ce n’est qu’une supposition. L’indication des prix par les coopératives sera un bon facteur de semis pour le printemps 2021 », a-t-il insisté.

« Peser un peu plus vis-à-vis des industriels »

Lors de l’assemblée générale a également été évoquée la réorganisation du syndicat de l’Aube qui fusionnera avec la CGB ce 1er janvier. « L’idée est de remettre tous les moyens en commun afin de simplifier les charges administratives, d’être beaucoup plus efficient pour être plus réactif, et de peser un peu plus vis-à-vis des industriels » a-t-il précisé à propos de ce projet.

Particularité de la région, une structure interprofessionnelle locale est également créée. « L’Yonne, l’Aube et la Marne avec les Ardennes représentent plus de 100 000 hectares de betteraves, soit 25 % de la sole betteravière française. Ça commence à peser et à donner un sens à notre profession » a conclu Alain Carré.

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