Avec 282 millions de chiffre d’affaires en 2020 et une présence dans 50 pays, De Sangosse poursuit son essor à l’international et en France. Le fait que son capital soit toujours détenu majoritairement par les salariés nourrit l’expansion de cette entreprise, qui s’appuie sur neuf laboratoires de recherche et développement en Europe, aux USA, au Brésil et en Argentine. « Nous voulons apporter une approche globale dans le secteur des biosolutions », insiste Nicolas Fillon, directeur général du groupe basé à Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne). « Depuis trois ans, 31 spécialités ont été lancées et nous comptons en développer 44 nouvelles d’ici 2025 ». De Sangosse explore tous les marchés. Parallèlement à l’acquisition de Symvitro, spécialiste des mychorizes, l’entreprise investit aussi dans les biofertilisants avec Agronutrition, dans les biostimulants avec Servalesa, ainsi que dans le biocontrôle. « De Sangosse propose aussi aux agriculteurs un accompagnement, des outils d’aide à la décision (OAD), une participation active dans les contrats de solutions et la constitution de fiches CEPP », ajoute Nicolas Fillon.

Les promesses du phosphonate de potassium

Dans l’application de cette stratégie, le groupe ne s’interdit pas de marier le biocontrôle à la chimie traditionnelle. « Nous avons déjà opéré une avancée sur le marché de la vigne, détenant 23 % des substances inscrites sur la liste biocontrôle, qui sont appliquées sur un million d’hectares en France », relève Aurélie Morin, responsable marketing des produits de protection des plantes. Sur les grandes cultures, l’entreprise mise sur ses adjuvants et ses anti-limaces. « Le nouvel adjuvant LE 846, qui apporte une qualité de pulvérisation inégalée, a été appliqué sur 200 000 d’hectares cette année. Il rend possible une réduction des doses dans des proportions qui n’étaient pas envisageables avant », confie Jean-Marc Saurel, chef de marché. Avec d’autres projets en poche, De Sangosse mise sur un taux d’adjuvantation en hausse dans les cinq ans à venir et une utilisation de sa gamme d’adjuvants sur 8 millions d’hectares en 2030. Les projections sont de couvrir 3 millions d’hectares pour la gamme biostimulants-biofertilisants et 6 millions d’hectares en 2030 pour la gamme biocontrôle. Huit nouveautés de bioprotection s’annoncent dans les trois ans à venir. Malgré les retards, l’autorisation du phosphonate de potassium en grandes cultures devrait aboutir prochainement. Ce biofongicide est très attendu sur le blé, les pommes de terre et d’autres cultures comme la betterave. « Nous détenons plusieurs produits révolutionnaires dans notre portefeuille. Nous pensons que le biocontrôle va passer de 6,5 % en 2020 à plus de 30 % en grandes cultures en 2030, affirme Christophe Maquin, directeur marketing. Dans dix ans, l’offre de produits aura énormément changé !».