L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier son avis daté du 23 décembre, relatif « aux mesures d’atténuation des risques devant figurer dans toute dérogation à l’interdiction d’utiliser des produits à base de néonicotinoïdes ou substances à mode d’action identique ».

Dans sa conclusion, l’agence explique : « Après une culture en année N de betteraves sucrières dont les semences ont été traitées avec de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame, la possible implantation sur les parcelles des cultures suivantes (incluant les cultures intermédiaires) présenterait un risque faible pour les pollinisateurs ».

L’Anses s’est appuyé sur les résultats de l’Efsa (autorité européenne de sécurité des aliments), ainsi que des auditions des instituts techniques de l’abeille (Itsap) et de la betterave (ITB). L’agence a notamment utilisé un indicateur de risque développé par l’Itsap pour proposer une liste de cultures pouvant être semées, plantées ou replantées les années suivant une culture de betteraves sucrières (année N), dont les semences ont été traitées avec l’imidaclopride ou le thiamethoxame.

• À partir de l’année N+1 : avoine, blé, choux, cultures fourragères non attractives, cultures légumières non attractives, endive, fétuque (semences), moha, oignon, orge, ray-grass, seigle.

• À partir de l’année N+2 : chanvre, maïs, pavot/œillette, pommes de terre.

• À partir de l’année N+3 : colza, cultures fourragères mellifères, cultures légumières mellifères, féverole, lin fibre, luzerne, moutarde tardive, phacélie, pois (fourrager), radis, tournesol, trèfle, vesce.

Pour protéger les oiseaux, l’Anses propose des mesures d’atténuation des risques, comme « s’assurer que les semences traitées sont entièrement incorporées dans le sol, et notamment en bout de sillons », ou « récupérer toutes semences traitées accidentellement répandues. »

Suite à cet avis, un projet d’arrêté autorisant provisoirement l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes pour une durée maximale de 120 jours est mis à la consultation du public jusqu’au 25 janvier 2021. Les semenciers pourraient donc devoir traiter les semences de betteraves fin janvier.