Le retour de la jaunisse et une accumulation de facteurs défavorables ont fortement impacté le potentiel régional. Du jamais vu depuis près de 50 ans.

2020 restera marquée dans les mémoires, avec des rendements historiquement bas à 35 tonnes/hectare, soit près de 50 tonnes sous la moyenne décennale. En cause : des difficultés de préparation et d’implantation malgré des dates de semis normales, des levées très échelonnées sur près de 40 % des surfaces, la jaunisse généralisée (une conséquence de la pullulation précoce et non maîtrisée des pucerons verts), la sécheresse et la canicule, le retour tardif des pluies entraînant une baisse de la richesse…

La climatologie chaude et sèche du printemps a aussi compliqué le désherbage : efficacité limitée des racinaires, décalage de stades retardant l’emploi de produits complémentaires, relevées tardives d’adventices…
Malgré de multiples interventions, seules 70 % des parcelles sont jugées propres contre 81 % en moyenne.

Il est difficile de faire la part des choses ; tous ces éléments se cumulent et interagissent entre eux.

Les néonicotinoïdes, une sécurité pour la prochaine campagne.

Le retour des néonicotinoïdes (NNI) sous dérogation devrait apporter plus de confiance et de sérénité pour les semis à venir.

Deux problématiques montantes sont à mettre en avant pour la région.

Depuis deux ans, le charançon Lixus juncii est en forte progression. Initialement observé dans les secteurs du sud de Paris, il est maintenant présent jusque dans le Val-d’Oise.
Les adultes pondent dans les pétioles à partir de mai, puis les larves creusent des galeries dans le collet. Elles sont sources de pourritures accentuées par le rhizopus en fin d’été. A ce jour, il n’existe aucune solution efficace pour contrôler ce ravageur. Afin d’améliorer les connaissances et d’adapter une lutte efficace, un plan de recherche multi-filières est mis en place.

En outre, depuis 5 ans, la problématique du désherbage des vulpins et ray grass est en forte évolution. 20 à 25 % des parcelles sont concernées.

Afin de mieux contrôler les graminées, il est conseillé de mettre en œuvre tous les leviers disponibles en associant lutte chimique et agronomique.

  • La lutte chimique : diversifier les modes d’actions (pré + post levée) et adjuvanter.
  • La lutte agronomique : pour gérer durablement la rotation et limiter le stock semencier (labour occasionnel, faux semis, binage…).