Le désherbage combiné consiste à substituer une partie des passages chimiques des interventions mécaniques. Les premiers passages sont réalisés avec des herbicides afin de créer un décalage de développement entre les adventices et la betterave. Celui-ci facilite l’efficacité des outils de désherbage mécanique par la suite.

La réussite du désherbage se prépare dès le semis : un sol nivelé et rappuyé ainsi qu’une population homogène augmentent l’efficacité du désherbage mécanique. Les outils doivent être réglés selon le type de sol et le stade de la culture. La plage optimale d’un désherbage mécanique sur le rang se situe entre 4 et 10-12 feuilles vraies de la betterave : avant, il y un risque de perte de pieds, au-delà, un risque de blesser des feuilles, ce qui freinera le développement de la culture. Dans le cas de parcelle conduite en agriculture biologique, le risque peut toutefois être pris de désherber mécaniquement avant le stade 4 feuilles afin de ne pas se faire dépasser par les adventices.

Efficacité et coût des différentes stratégies

Les graphiques présentés ci-dessous montrent l’efficacité, la réduction d’IFT et le coût de six stratégies de désherbage alliant chimique et mécanique. Il est possible d’atteindre jusqu’à 50 % de réduction de l’IFT pour les stratégies où deux passages chimiques sont remplacés par deux passages mécaniques.

Les coûts pour les stratégies combinées, chimique et mécanique, varient entre 140 € et 208 € par hectare. L’amortissement est calculé sur 50 ha de betteraves pour une durée de quinze ans (dix ans pour les moulinets), avec une estimation d’utilisation, selon les conditions climatiques, de sept années sur dix. Les coûts sont calculés pour une utilisation uniquement sur betteraves. Il est possible de les réduire en utilisant les outils sur plusieurs cultures : la bineuse sur d’autres cultures sarclées et les autres outils sur toutes cultures.

L’avenir du désherbage est-il dans les robots ?

Innovations

De plus en plus d’acteurs se lancent dans la robotique, et le désherbage est l’une des actions où la gamme de robots est la plus importante. En effet, l’action répétitive et le besoin de passer régulièrement pour désherber rendent la robotisation intéressante. Différents modèles de robots ont déjà été présentés lors des précédentes éditions de Désherb’Avenir, tels que l’Ecorobotix, basé sur de la pulvérisation ultra localisée pour baisser les IFT, et le robot de Naïo technologies, qui désherbe mécaniquement.

Le débit de chantier de ces technologies est aujourd’hui un point limitant pour leur application en culture de betteraves. A l’inverse du maraîchage, toute la sole de betteraves est à désherber pendant un laps de temps assez court pour ne pas se faire dépasser par les adventices. La largeur des outils et le travail avec une flotte permettra à terme d’augmenter le débit de chantier. Le coût de ces équipements est aujourd’hui un frein, mais leur polyvalence entre cultures et la démocratisation des technologies devrait faire baisser leur coût à l’hectare.

Cette année, l’ITB va tester le robot Farmdroid sur une plateforme conduite en agriculture biologique dans la Marne. L’expérimentation de ces technologies permet de mesurer leur efficacité pour le désherbage ainsi que leur débit de chantier pour la culture. Le robot a la particularité d’avoir été développé en priorité pour la betterave. Le semis est réalisé par le robot et la position des graines est repérée avec un GPS RTK. Le désherbage mécanique sur le rang est réalisé avec des lames qui s’escamotent à chaque plante, grâce à la position GPS enregistrée au semis.