Dans une tribune parue le 25 avril dans Le Journal du dimanche (JDD), le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, affirme son soutien aux agriculteurs touchés par la vague de gel. « En quelques jours, plusieurs centaines de milliers d’hectares de vergers, de vignes ou encore de betteraves sont partis en fumée. Si le gel est invisible, le résultat est le même qu’un incendie. Malgré le combat acharné de nos agriculteurs, des nuits durant, la violence de la nature a été trop forte », écrit-il dans cette tribune. Le ministre estime qu’à « ces entrepreneurs du Vivant qui nous nourrissent, nous devons d’abord la solidarité nationale. Cette même solidarité dont ils font preuve pour nous nourrir sans ménager leur peine. C’est le sens des annonces du gouvernement, à hauteur d’un milliard d’euros. Il en va aussi de notre souveraineté agricole. Il n’y a pas de pays fort sans une agriculture forte. Et, évidemment, il n’y a pas d’agriculture sans agriculteurs ».

Julien Denormandie prône une approche pragmatique sur l’agriculture. « À ces entrepreneurs du Vivant, nous devons surtout un projet agricole national. Or, trop souvent, les débats sur l’agriculture se perdent dans le détail et oublient l’essentiel. Revenir à l’essentiel, c’est affronter la complexité de la nature avec des idées simples. Jamais simplistes. Arrêtons d’opposer agriculture et environnement. Cela ne fait aucun sens ».

« Regarder » les nouveaux outils de sélection variétale

Pour lui, l’agriculture doit avoir accès aux nouveaux outils génétiques de sélection variétale pour répondre aux défis qui lui font face. « Revenir à l’essentiel, c’est croire en la science et en la raison pour adapter nos cultures aux effets du changement climatique. L’exemple le plus criant est celui de la sélection variétale. Nous sommes aujourd’hui capables de produire des plantes qui peuvent mieux résister au stress hydrique. Nous devons regarder ces technologies en dépassant les dogmes, en pesant ce qu’elles peuvent nous apporter et les risques qu’elles sont susceptibles de présenter. Ayons le courage de remettre cette raison scientifique de manière apaisée dans le débat ».

Face au changement climatique et aux questions qui se posent, notamment en matière d’accès à l’eau, il propose un grand rendez-vous qui se tiendra avant l’été. « Revenir à l’essentiel, c’est aussi appréhender la question de l’eau en sortant des postures. L’eau est une ressource rare ; elle doit être préservée et protégée. Les règles en la matière n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Mais au même moment, l’aménagement hydraulique est trop souvent freiné. Revenir à l’essentiel, c’est in fine se battre pour la souveraineté de notre agriculture. Ce sera tout l’objet du ‘Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique’ que le président de la République a demandé d’organiser avant l’été », écrit-il.