Sous la ferraille, la technologie ! Il existe sur les machines des petits plus qui peuvent faire la différence. Amazone dote son Cenius 2TX d’un dispositif d’enregistrement qui renseigne sur la structure du sol par petites zones – 5 m de largeur de travail, par exemple. Des cartes sont établies avec une représentation de sa densité et le réglage de la profondeur de travail du déchaumeur s’apparente à de l’horlogerie. En d’autres termes, la machine formatée pour un passage superficiel ameublira plus en profondeur une zone identifiée comme compacte. Le constructeur argumente que, dans une parcelle, une association des données sur la structure du sol et celles de rendement (paille et résidus inclus) permet d’améliorer sa préparation : incorporation optimale et ameublissement. Plus encore, après utilisation d’une carte de la structure du sol, sa préparation et, par recoupement avec d’autres informations, la régulation du débit de semis se montre plus aisée. Le système (Zone Finder) s’appuie sur un module de télémétrie placé sur le déchaumeur et connecté au tracteur avec un boîtier de commande Isobus, un enregistreur de données développé par Exatrek (entreprise allemande spécialisée dans les technologies d’agriculture de précision) et un stockage des informations en nuage (« cloud »). Il prend aussi en compte les datas transmises par le tracteur : géolocalisation, vitesse d’avancement, force de traction, patinage, consommation de carburant, profondeur de travail et horizontalité du déchaumeur.

Le Turbo T i-Tiller

Chez Kverneland, le Turbo T i-Tiller appartient à la catégorie des outils voués à l’ « agriculture intelligente », selon le constructeur. Il s’agit d’un cultivateur traîné (6 et 8 m de largeur de travail), au format de communication Isobus, qui se règle depuis la cabine du tracteur en fonction des conditions de sol (structure, densité des résidus de culture, profondeur de travail et nivellement). Le système autorise une prédéfinition des réglages pour un premier ou un second déchaumage, ou pour une préparation d’un lit de semences. De plus, la machine profite d’un dispositif de contrôle de la traction qui automatise le report de charge sur le tracteur. Si sa position varie par rapport à l’outil, le système agit sur le vérin du timon pour remettre en phase la machine et le tracteur. Un autre procédé, avec alerte électronique, évite au cultivateur d’être en surcharge par comparaison des efforts mesurés par des jauges dans les axes du timon. D’autre part, la profondeur de travail du Turbo T i-Tiller et la hauteur du nivellement sont déterminés par l’utilisateur sur le terminal, en cabine, avec la possibilité de faire des corrections à tout moment. Kverneland précise que le réglage de la profondeur d’intervention de la machine est également couplé au système de contrôle de sa traction, avec pour conséquence des économies de carburant et une usure moindre des pneumatiques.

Vibrodisc en 460 mm

Machine simple, parce qu’il faut de tout pour faire un monde, mais nouvelle dans ses derniers attributs, le Vibrodisc de Franquet ne manque pas d’atouts sur un marché où le choix est large. Dans son ultime version, le constructeur de Villeneuve-sur-Aisne l’a pourvu de disques avec un grand crénelage de 460 mm, préférés aux 410 mm jugés un peu juste dans les chaumes. Le Vibrodisc, déchaumeur porté dédié au travail superficiel, non-Isobus, dont les réglages s’effectuent sur le dessus du châssis, se positionne à l’avant du tracteur muni de roues directrices qui l’orientent proprement. Pour Franquet, c’est l’outil idéal après la moisson pour arracher un chaume à 10 cm de profondeur, opération combinée avec, à l’arrière du tracteur, un outil à dent ou un semoir. Objectifs affichés : limiter les passages en vue d’implanter une culture, tendre vers une faible perturbation du sol, faire un pas discret vers le semis direct. Pour cela, le Vibrodisc emporte avec lui huit disques au mètre montés en quinconce sur deux rangées. Le constructeur le propose dans les largeurs de travail de 3 et 4 m (outil fixe), et de 4, 5 et 6 m (repliable en deux parties).

Témoignage de Philippe Meurs, polyculteur-éleveur à Oulchy-le-Château (Aisne)

« Ufo, la bonne surprise de sa polyvalence »

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« J’étais parti sur un outil avec des petits disques pour travailler rapidement mais j’ai pris un peu plus gros avec des 610 mm », se réjouit Philippe Meurs, utilisateur d’un Ufo de Maschio Gaspardo sur 330 ha de terres labourables. Ce déchaumeur semi-porté est un « monument à trimbaler et une grosse ferraille », précise-t-il. Il mesure 6 m de largeur de travail sur 6 m de longueur et dispose d’un bon 240 ch devant si on ne descend pas au-delà de 10-12 cm. Il est aussi un modèle de polyvalence à la profondeur d’intervention comprise entre 4 et 13 cm. « J’avais besoin d’un outil résistant pour opérer en surface sans remonter les cailloux blancs qui occupent un bon tiers des sols », souligne Philippe Meurs qui l’emmène à 14 km/h. En outre, l’Ufo – Ovni, en français – est équipé de deux rouleaux intercalés qui émiettent pour l’un et rappuie pour l’autre, sans que les cailloux s’y croisent. « Ça a été une autre bonne surprise », dit l’agriculteur. Outil de type couteau suisse, ce déchaumeur rouge est doté d’un kit de semis APV dédié à l’implantation, en petites graines, des engrais verts de l’exploitation. Il effectue aussi la préparation du sol réservé au maïs et le recouvrement des fumiers épandus dans les parcelles.