Pas de répit pour Julien Denormandie. Parmi les nombreux dossiers sur la table du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation cet été, figure celui sur l’adaptation du secteur agricole au changement climatique. Plusieurs déclinaisons doivent conduire à des prises de décisions à court et moyen termes. Le 28 mai, Julien Dormandie, avec sa collègue Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, ont lancé le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. Trois groupes de travail ont été créés, composés d’élus et d’ONG : les outils d’anticipation et de protection de l’agriculture ; la résilience de l’agriculture en agissant notamment sur les sols, les variétés et les pratiques culturales et d’élevage ; l’accès aux ressources en eau mobilisables sur le long terme. Ils permettront d’aboutir, dès janvier 2022, à une feuille de route pour l’adaptation de l’agriculture aux défis du changement climatique à travers des solutions concrètes.

Davantage de réactivité

Sans attendre l’issue de ce Varenne de l’eau, des décisions ont été applicables dès cet été. Le 22 juin, le ministre a signé une instruction aux préfets de départements, leur octroyant davantage d’autonomie et de responsabilité dans la gestion des situations de sécheresse. L’objectif est de gagner en réactivité pour « l’activation rapide de tous les leviers d’adaptation des pratiques agricoles et des premières mesures économiques d’urgence ». Cette circulaire sécheresse a été publiée le 25 juin au bulletin officiel (BO). L’instruction invite les préfets à installer un suivi régulier et une cellule susceptible de prendre des décisions opérationnelles, que ce soit sur les dispositifs d’aide, sur la gestion de tension sur les fourrages ou sur la biomasse.

Dans le même temps, le ministère de l’Agriculture a publié, le 23 juin, son plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Le projet fait partie de la Stratégie nationale bas-carbone du gouvernement et répond à une demande du Premier ministre Jean Castex, en novembre 2020. Le document est organisé en six axes. Il rassemble toutes les politiques prévues jusqu’à l’horizon 2033, issues du plan biodiversité, du plan de relance ou de la loi Climat. C’est le cas du développement de pratiques agricoles atténuant les émissions de CO2, l’optimisation de fertilisants organiques et la réduction de la consommation d’énergie fossile. Le ministre souhaite également développer le potentiel de séquestration de carbone dans les sols en favorisant la préservation de puits carbone naturels, comme les prairies permanentes et les forêts, et le développement de nouvelles « infrastructures agroécologiques », comme des haies.