« Un grand merci pour la filière. Car sans votre courage politique sur les néonicotinoïdes, nous ne serions pas là à parler d’avenir », a déclaré le président de la CGB, Franck Sander, à l’issue de l’assemblée générale de la CGB. Julien Denormandie venait de terminer son discours aux betteraviers, dans lequel il a rappelé la crise qu’il avait dû gérer quelques jours après sa nomination en juillet 2020. « Je ne suis pas sûr que beaucoup de ministres auraient osé porter un tel sujet collégialement avec l’Assemblée nationale et le Sénat pour ne pas laisser votre filière sans solutions, a-t-il déclaré. C’est pour cela que j’ai réintroduit les néonicotinoïdes, avec le souci de maintenir la souveraineté sucrière française ».

Le ministre a également salué l’engagement du député Gregory Besson-Moreau et de la filière, qui « a aussi assumé ses responsabilités, en acceptant des contreparties. »

Concernant la possibilité de semer des betteraves traitées en 2022, julien Denormandie a déclaré : « Nous venons de recevoir une nouvelle demande de dérogation, et c’est avec la même détermination et le même travail scientifique que nous aborderons cette question ». L’Efsa a donné son blanc-seing sur la dérogation prise par la France ; on attend donc une réponse pour la fin de l’année après l’avis de l’Anses et du conseil de surveillance chargé du contrôle du développement d’alternatives aux néonicotinoïdes.

Egalim 2, une opportunité pour la filière

Malgré la jaunisse, le gel et les désherbants défectueux, dont ont été victimes certains planteurs, « 2021 est une année pleine d’espoir », a poursuivi le ministre, n’hésitant pas à dire : « nous avons sauvé la filière betterave et redonné de la confiance. Malgré ses difficultés, la filière a réussi à investir. »

Le ministre a évoqué d’autres chapitres à écrire, comme la répartition de la valeur au sein des filières. « Je suis sûr que la loi Egalim 2 est une opportunité pour la filière », a déclaré Julien Denormandie. Quelques minutes plus, tôt Franck Sander avait demandé : « au moment où le prix du blé, du colza, de l’orge et autres cultures atteignent des sommets, et que les agriculteurs peuvent déjà en fixer les prix pour 2022 voire 2023, il nous faudrait être en mesure de donner des perspectives à nos betteraviers. C’est plus qu’important, c’est urgent ! »

Réforme structurante

Concernant la résilience face au changement climatique, le ministre estime que « l’assurance récolte sera peut-être une des réformes les plus structurantes que nous ayons connues depuis la mise en place de la PAC. » Il a promis qu’avant la fin de la mandature, les bases de l’assurance récolte seront figées par la loi.

Enfin, Franck Sander et Julien Denormandie ont tous les deux insisté sur la question du carbone : un point stratégique selon eux. « C’est une formidable opportunité de création de valeur économique pour les agriculteurs. Mais il faut que les industriels achètent des crédits carbone français, qui coûtent entre 30 et 40 €, contre 8 € pour les crédits brésiliens », a expliqué le ministre. Et Franck Sander de déclarer : « plus de 90 % des compensations carbones sont importées. Cela ne peut pas durer ! »