« Nous sommes leader sur le marché de la protéine végétale du pois, explique Jérémie Dieu, directeur du site de Roquette à Vic-sur-Aisne (Aisne). Pour le rester, notre groupe investit 11 M€ dans un centre de recherche et de développement de 2 000 m2 ». Cette structure d’expertise se situe en face de l’usine historique dédiée à la transformation des protéines du pois.

Le groupe familial vise le développement de nouvelles protéines pour l’innovation alimentaire. Il profite ainsi du taux de croissance annuelle de la demande de protéines du pois estimé de 15 à 24 % au cours des prochaines décennies.

Mis en service en septembre, le centre de recherche et de développement de Vic-sur-Aisne va innover autour du goût, des fonctionnalités, de la texture des protéines. D’autres salariés de Roquette l’utiliseront pour tester leur projet. Il s’inscrit dans la politique de développement du site de Vic racheté par Roquette en 1989. L’ancienne féculerie de pommes de terre créée en 1938 a ensuite transformé de la protéine du blé, puis du pois. Depuis 2007, elle transforme uniquement ce végétal avec 100 % des protéines valorisées en alimentation humaine. Le groupe a investi en deux programmes (2015 et 2017) 80 M€ pour doubler la capacité de production. Une partie des protéines pures est « texturée » dans l’usine Roquette de Horst (Pays-Bas) et sert d’alternative à la viande. L’amidon part en papeterie et certains coproduits en alimentation animale.

Les 131 employés transforment 100 000 tonnes de pois provenant de Picardie et du Grand Est, un chiffre à comparer aux 600 à 700 000 tonnes de pois produites annuellement en France (2 Mt dans les années 2000).

L’accélérateur R&D entre dans la stratégie de croissance du groupe nordiste sur le marché des protéines végétales. Il a annoncé en novembre l’ouverture de la plus grande usine de protéines de pois au monde à Portage la Prairie, au Canada, dans le Manitoba. Cet investissement de 500 M€ dans une usine de 20 000 m2 permet de valoriser 125 000 tonnes de pois jaunes par an. Une combinaison qui permet à Roquette, avec son site en France, de disposer désormais d’une capacité de travailler 250 000 tonnes de pois par an. Il confirme sa position de leader sur ce marché. Outre l’extension de sa gamme de protéines de pois et de blé, il prévoit de lancer plusieurs nouvelles sources de protéines tous les cinq ans.