« Il existe des solutions pour traiter moins tout en préservant le revenu des agriculteurs », estime Alain Auréjac, fondateur de la start-up Ag’Eau-Vital. Cadre du groupe In Vivo (actuellement chef de marché des semences hybrides et pilote de la 3e voie de l’agriculture, au pôle Partenaires Agrofourniture), il a créé un nouveau concept avec deux autres associés, du groupe Orizon, un des leaders du traitement de l’eau dans les hôpitaux. L’idée originale est de travailler sur la qualité de l’eau, couplée avec un module de préparation de la bouillie et un outil d’aide à la décision (OAD) qui centralise les informations essentielles pour l’application optimale des produits phytosanitaires (mode d’action, condition météo pour chaque molécule, réglementation, dose fournisseur, mélange autorisé, stades, etc…), le tout interconnecté avec des données météo (stations TCSD, Sencrop, Weenat et/ou Pleinchamp), et la base de données réglementaire Lexagri (utile pour diminuer les risques juridiques).

L’unité de préparation de l’eau Ag’Eau-Vital adapte les paramètres physico-chimiques de l’eau aux spécialités commerciales. « Le travail sur la qualité de l’eau (pH, électro-conductivité, température, …) permet d’optimiser l’assimilation des produits par les plantes, explique l’ingénieur. Le prototype a été testé sur maïs semences avec Bayer et nous avons déjà observé qu’il est possible de réduire de 50 % les fongicides et de 70 % les herbicides. Cette technologie peut être également intéressante pour les produits de biocontrôle et biostimulants, à base d’organismes vivants (bactéries, mycorhize, …), pour lesquels la qualité de l’eau est primordiale ».

Préparation des bouillies

La solution Ag’Eau-Vital sera dotée d’une unité de préparation des bouillies courant 2023 pour davantage de sécurité et de simplicité. Cette unité automatisée de préparation des bouillies est basée sur un process inédit sur le marché. Celui-ci permet de doser et de mélanger automatiquement, en circuit fermé, les produits (liquides, poudres ou granulés) et l’eau, protégeant la santé des préparateurs, maîtrisant la quantité de produit appliquée et garantissant la légalité des produits utilisés.

La première unité de préparation de l’eau va être testée au sein de la ferme pilote de Bioline, Groupe Invivo, à Milly-la-Forêt (Essonne). Quel est le retour sur investissement pour l’ensemble de la solution, logiciel inclus ? « En grande culture, il est estimé entre 4 et 5 ans pour une exploitation de 200 hectares, ayant un budget phytosanitaire annuel de 25 000 à 30 000 € », annonce Alain Auréjac.