« Céréales et colza ont bénéficié de bonnes conditions d’implantation et de développement à l’automne, » expliquent FranceAgriMer, Arvalis et Terre Inovia. « Si le printemps exceptionnellement chaud et sec a impacté la densité des épis de céréales, surtout en sols superficiels, le fort rayonnement a favorisé la fertilité, en particulier dans les sols profonds. Le retour des pluies début juin a contribué au bon remplissage des grains dans les zones les plus tardives. Les conditions climatiques du printemps ont altéré le potentiel de rendement de la plupart des cultures mais elles ont, en contrepartie, limité la pression parasitaire, » précise les trois instituts dans un communiqué commun.

Une récolte de qualité en blé tendre

Selon FranceAgriMer, Arvalis et Terre Inovia, si la récolte de blé tendre est en repli (-3%, à 33,9 Mt), la qualité est au rendez-vous. La teneur en protéine est élevée à très élevée au sud du pays et satisfaisante mais hétérogène au nord. Les poids spécifiques sont variables, mais restent généralement aux niveaux attendus par les marchés. Malgré les épisodes orageux intervenus au moment de la récolte, les indices de chute de Hagberg sont compatibles avec un usage en alimentation humaine dans la plupart des cas.

La récolte d’orge d’hiver en hausse

Selon les trois instituts, à l’inverse du blé, la récolte d’orge d’hiver est en hausse (+ 2 %, à 8,4 Mt). Les teneurs en protéines sont assez homogènes et en phase avec les besoins des malteurs. Les poids spécifiques, les poids de mille grains et les calibrages sont hétérogènes en raison des fortes températures au moment du remplissage qui ont eu des effets contrastés. En dépit des conditions extrêmes rencontrées au printemps, les rendements seraient supérieurs à la moyenne quinquennale dans la moitié nord du pays.

L’orge de printemps à souffert de la sécheresse

La récolte d’orge de printemps est en forte baisse (de 8 % par rapport à l’an passé et de près de 16 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années) en raison des rendements eux aussi en forte baisse expliquent FranceAgriMer, Arvalis et Terre Inovia. La culture a particulièrement souffert des conditions climatiques de mai-juin. Les teneurs en protéines sont variables et souvent élevées. Les calibrages sont bons à très bons.

Colza : rendements records et très bons taux d’huile

Toujours selon les trois instituts, les rendements moyens de colza sont bons à très bon dans la grande majorité des régions. La teneur en huile devrait s’établir autour de 44,5 %, au-dessus de la moyenne quinquennale (43,2 %). Le poids de mille grains et le taux d’humidité sont faibles en raison d’épisodes caniculaires. En général, la campagne culturale s’est avérée propice au développement du colza mais la faible pluviométrie a toutefois engendré des stress hydriques pas endroit.

Rendement hétérogène en protéagineux

La récolte de pois protéagineux (hors pois issus de mélanges avec des céréales) devrait s’établir autour de 430 000 tonnes, en repli par rapport à l’an passé expliquent FranceAgriMer, Terres Inovia et Arvalis. Les rendements sont très hétérogènes en fonction des régions. « Les situations sont contrastées selon les régions. La faible pluviométrie de l‘année et les épisodes de chaleur lors de la floraison ont pénalisé les pois et féveroles de printemps dont les rendements sont décevants (moins de 20 q/ha en moyenne en Poitou-Charentes et Bourgogne, autour de 27 q/ha dans les Hauts-de-France), précisent les trois instituts dans leur communiqué. Les variétés d’hiver, davantage présentes en proportion dans l’Est et le Bassin Parisien, ont échappé partiellement au stress hydrique. Si leur rendement est faible en terres superficielles (28 q/ha en moyenne), il dépasse 40 q/ha en terres profondes. » La qualité des pois est correcte et la teneur en protéine devrait se situer entre 22 et 23 %, dans la moyenne décennale.

Légère baisse de rendement en blé dur

Enfin, selon les trois instituts, les surfaces de blé dur sont en baisse de 13 % et les rendements en léger recul par rapport à l’année dernière. La production globale est estimée à 1,4 Mt. La qualité est globalement satisfaisante mais présente une hétérogénéité. A l’exception du Sud-est, les teneurs en protéines atteignent régulièrement les 14 %. Les poids spécifiques sont satisfaisants, la moucheture est très peu présente et le mitadinage reste limité.