Le gaz se fait rare ? Qu’à cela ne tienne, l’usine de déshydratation de pulpes de betteraves et de luzerne Sidésup, filiale du groupe coopératif Cristal Union, a mis en route début septembre une nouvelle ligne de séchage fonctionnant à la biomasse. Les fours sont alimentés par des plaquettes forestières provenant essentiellement des forêts d’Orléans et de Fontainebleau.

Ce choix, qui s’avère aujourd’hui judicieux, fait que Sidésup tournera cette année, contrairement aux déshydratations fonctionnant habituellement au gaz devenu hors de prix aujourd’hui. « Cristal Union a arrêté la totalité des unités de déshydratation fonctionnant au gaz. Seules les chaudières biomasse déshydratent actuellement les pulpes », révèle Bruno Labilloy, directeur agricole de Cristal Union et président de Sidésup.

L’usine traite de la pulpe de betterave de la sucrerie de Pithiviers de septembre à décembre, de la luzerne (5 000 ha, dont 94 % en mode bio) d’avril à octobre et des pellets de bois à partir des sciures (vendus sous la marque Grain de feu) toute l’année.

– 30 % d’énergie fossile consommée

La mise en service de cette troisième ligne de production fonctionnant à la biomasse vient compléter une ligne au gaz (à l’arrêt aujourd’hui) et une autre ligne de biomasse. « Notre objectif est d’augmenter la part d’énergie renouvelable du site, de réduire la consommation de gaz et de réduire l’empreinte environnementale : – 30 % d’énergie fossile consommée et – 30 % d’émissions de CO2 », annonce Jean-Marie Bélières, directeur des opérations de Sidésup. Cet investissement de 6 M€ n’aurait pas pu être fait sans un soutien de l’Ademe et de France Relance (Plan protéines végétales). « Nous avons eu 40 % de subvention », indique le directeur.

La troisième ligne permet d’accompagner les augmentations de surfaces de luzerne, qui ont été multipliées par 3 en 5 ans. L’objectif est de monter à 6 000 ha de luzerne et d’accroître la production de pellets de bois pour répondre à la très forte demande locale pour le chauffage. « Le téléphone n’arrête pas de sonner en ce moment », assure Jean-Marie Bélières.

Désormais, les capacités des trois sécheurs sont de 25, 27 et 30 tonnes d’eau par heure. L’usine peut donc produire simultanément des pellets de pulpe, de luzerne et de bois sur les 3 lignes. Cet investissement a été fait pour accompagner le développement de la luzerne bio. Et c’est aussi grâce à la luzerne que la culture de la betterave bio a aussi pu se développer dans la région !