Les dates prévues pour la campagne 2023

L’ITB a évalué les qualités prédictives de plusieurs modèles développés par l’Inrae en comparant les prévisions des années précédentes aux observations des experts du réseau de Suivi Biologique du Territoire. Bien que calibrées avec des données de vols, les équations permettent d’estimer correctement les dates d’arrivée des pucerons verts dans les champs. Ainsi, les calculs les plus simples, basés sur la température en fin d’hiver, ont une erreur moyenne inférieure à 10 jours. Les cartes ci-dessous présentent les prévisions pour 2023, ainsi que les dates des années précédentes pour comparaison. La carte de 2020 apparaît entièrement jaune, synonyme d’une arrivée très précoce des pucerons avant le 15 avril et d’un risque accru de transmission du virus de la jaunisse. En regard, les prévisions pour 2023 ressemblent davantage à celles de 2022. L’hiver n’aura cependant pas été aussi froid qu’en 2021, d’où un risque plus important d’une arrivée précoce de Myzus. L’ITB participera à l’évaluation et à la mise en œuvre des prochaines versions des modèles de l’Inrae et communiquera sur les mises à jour des prédictions. L’objectif étant, à terme, de disposer d’un modèle dynamique précis pour le pilotage de la lutte aphicide en cours de campagne, via un Outil d’Aide à la Décision.

La modélisation au service du PNRI

Le projet Sepim (Surveillance, évaluation, prévision, interpolation et mitigation des risques relatifs à la jaunisse de la betterave) du PNRI (Plan National de Recherche et Innovation) comporte plusieurs travaux de modélisation. Parmi eux, l’UMR IGEPP s’est concentré sur la prédiction des vols de Myzus persicae, principal vecteur de la jaunisse. Pour construire les modèles, les chercheurs ont mobilisé les données historiques de captures de pucerons en vol du réseau de tours à succion Agraphid. Une dizaine de tours ont été actives sur la zone betteravière sur des périodes différentes depuis 1978, permettant de mesurer différentes variables d’intérêt : date de début de vol, abondance de pucerons, durée du vol. Ces données ont contribué à la construction de modèles prédisant ces variables d’intérêt à partir de covariables, telles que la température hivernale et la proximité géographique de potentiels réservoirs. Par ailleurs, ces modèles peuvent être actualisés à différents moments stratégiques dans la lutte contre la jaunisse (choix de variété, décision de semer ou non une plante compagne, début de la période où les pucerons sont susceptibles d’arriver dans les cultures).

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