Cette nouvelle prestation est issue de diagnostics effectués en France sur 500 hectares par Bioline (groupe InVivo). Son objectif : fournir un conseil direct et répondre aux enjeux économiques et climatiques de demain. « Le diagnostic carbone d’un couvert végétal est réalisé à partir d’images satellites et de leur interprétation », explique Alexandre Beaumesnil de Bioline. Les données satellitaires disponibles sont transformées en indice foliaire sur la parcelle. On choisit alors, sur la parcelle en question, plusieurs emplacements où déposer des placettes pour peser la matière sèche. Ces pesées permettent d’aboutir à une carte de biomasse. Pour chaque type de couvert, la solution Be Api déduit ensuite une carte de l’azote absorbé et une carte de carbone séquestré. « Ce service apporte un énorme progrès pour préciser la biomasse intraparcellaire. Be Api carboN permet de relier l’image satellite au conseil direct avec une bonne précision », ajoute Alexandre Beaumesnil, qui estime que les cultures intermédiaires sont « les outils les plus intéressants pour le stockage du carbone dans les sols. »
La méthode va encore se préciser à l’appui des résultats de la campagne en cours. « Nous travaillons plus précisément pour caractériser chaque couvert, pur ou en mélange, d’après les images satellites. Et aussi pour affiner la régionalisation de Be Api », détaille Alexandre Beaumesnil. La prestation Be Api CarboN devrait être lancée pour la prochaine campagne. « Be Api a déjà formé 1 500 agriculteurs à la cartographie intraparcellaire, dont un noyau important en Normandie », selon Thierry Darbin, directeur de Be Api.
De son côté, Agrial réaffirme sa stratégie carbone : « notre feuille de route pour 2035 prévoit de faire baisser de 35 % notre empreinte carbone ainsi que les émissions des gaz à effet de serre dans les exploitations de nos adhérents. Nos 150 conseillers portent ce message sur le terrain », souligne Sébastien Lemaître, directeur du pôle Agriculture d’Agrial. La coopérative développe sa propre gamme de couverts végétaux « bas carbone », en privilégiant des mélanges à base de légumineuses. Une quinzaine de couverts sont déjà proposés aux agriculteurs, en fonction de leur sol et de leur rotation. Quelle est la définition d’un couvert bas carbone ? « Il produit de la biomasse, intègre une légumineuse et il est détruit avant la floraison », résume Sébastien Lemaître. Pour obtenir le maximum d’un couvert, il faut le semer dans les 4 jours suivant la récolte, rappuyer le semis, puis le broyer avant qu’il fleurisse.