L’entreprise Colas, acteur de la construction et de l’entretien des infrastructures de transport, innove et expérimente un nouvel enrobage composé en partie d’un liant végétal (dont la composition est gardée secrète, mais qui pourrait être des sous produits de la sylviculture), en complément du pétrole. « Cet enrobé se comporte comme un enrobé classique au niveau de la pose et du temps de séchage, indique Jérémy Garcia, adjoint d’exploitation chez Colas. Visuellement, on ne voit pas de différence, ni même au niveau de la couleur ».

Rechercher un matériau écologique équivalent au pétrole

Le département de la Marne a été séduit par cette idée innovante d’enrobé à base de liant végétal et de pétrole. « L’enjeu est écologique, souligne Jérémy Garcia. Nous estimons que ce matériau réduit de 30 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à une formule classique. Avant de le développer, nous avons besoin d’effectuer de multiples expérimentations ». Celles-ci devraient durer trois à cinq ans, une période suffisamment longue pour vérifier d’éventuelles dégradations visuelles : formation de fissures ou de trous, arrachements, etc. « Si, au bout de ce laps de temps, nous n’observons pas de dégradations particulières, nous serons dans la même configuration de comportement qu’un bitume classique », indique Jérémy Garcia.

L’endroit choisi pour réaliser cette expérimentation se situe sur la route départementale 31, au niveau de la zone agroéconomique de Bazancourt qui regroupe, entre autres, la sucrerie du groupe Cristal Union. « Cet axe est un lieu qui a du sens car il est fort fréquenté par du trafic de poids lourds, explique le conducteur des travaux. Il nous fallait ce genre de route très empruntée pour maximiser les retours d’expérience ».

Quid du coût ?

Pour le moment, difficile de calculer l’intérêt économique de ce type de matériau innovant. « Nous sommes dans la première phase d’expérimentation, indique Jérémy Garcia. Il nous faut tirer tous les enseignements avant de pouvoir ensuite envisager d’industrialiser le process pour en réduire le coût, actuellement plus élevé qu’un enrobé traditionnel ». Le surcoût de matière pour la réalisation de la route sur la RD31 a été financé par le département de la Marne et l’entreprise Colas. Cette dernière est très impliquée dans la recherche de solutions plus écologiques, plus acoustiques et toujours plus innovantes.

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