C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe et ni Kverneland ni Väderstad ne diront le contraire. Le Qualidisc Pro du premier et le Carrier du second, une dizaine d’années d’existence l’un comme l’autre, restent des outils de premier plan pour détruire un couvert végétal en vue d’une culture de printemps. Le Qualidisc de Kverneland s’est même offert une version XL (12,25 m de largeur de travail), présentée lors d’Agritechnica ; sa commercialisation débutera en France fin 2024. Sans aller jusqu’à ce grand modèle de machine, les autres largeurs du Qualidisc Pro – 2,50 m à 4 m pour un porté fixe ; 4 à 6 m pour un porté repliable ; 4 à 7 m pour un semi-porté –, feront parfaitement l’affaire. Le déchaumeur opère avec de grands disques de 600 mm de diamètre montés sur deux rangées. « Les disques sont coniques avec un angle d’attaque dans le sol qui ne varie pas en fonction de l’usure. La découpe de la végétation reste ainsi régulière. Le plateau racinaire est taillé et la matière végétale enfouie », fait remarquer Antoine Roullier, chef de produit « sol » chez Kverneland France. Les disques sont aussi espacés de 90 cm pour éviter tout risque de bourrage. La profondeur de travail – de 3 à 10 cm – se règle mécaniquement ou hydrauliquement (option) avec des cales d’épaisseur. Derrière les disques, un rouleau comme l’Actipack du constructeur finit de briser et de hacher la matière grâce à des couteaux positionnés entre ses billes et à l’agressivité réglable. « En un seul passage, le sol est préparé pour un semis rapide », affirme Antoine Roullier.

Les Carrier

À côté du Qualidisc Pro, le Carrier de Väderstad solutionne lui aussi par son efficacité le problème du manque de main d’œuvre dans les exploitations agricoles et de l’étroitesse des « fenêtres météo ». Le constructeur suédois le propose dans des largeurs de travail de 3 à 12,25 m, configuré de trois manières : Carrier et Carrier XT avec des disques de 450-470 mm de diamètre ; ou bien XL avec des disques des 510-610 mm. Le Carrier se replie en portefeuille arrière et le Carrier XT en position verticale. Les disques montés sur deux rangées sont les Crosscutter Disc de Väderstad à la forme ondulée, calibrés pour effectuer un travail ultra-superficiel dans le sol (2 à 5 cm). « Pour que l’ouverture dans la terre et son émiettement soient parfaits, il faut avancer à 15 km/h minimum, affirme Ludovic Knab, « spécialiste produit » chez Väderstad France. À cette vitesse, le flux de terre freine les disques et les contraint à exercer un effort qui entraîne un arrachage plus important de matière végétale ». Devant les disques, le déchaumeur peut emmener avec lui un rouleau à plaques coupantes (Crosscutter Knife), sorte de hachoir qui taillera la végétation en section de 10 à 15 cm. Derrière les disques, un rouleau termine le travail. À titre indicatif, « le rouleau Steel Runner est le plus vendu en France », souligne Ludovic Knab. Le rouleau permet également de régler hydrauliquement la profondeur de travail sur les Carrier et Carrier XL. Sur le XT, un vérin modifie l’angle d’attaque des disques et les fait plus ou moins descendre dans le sol.

L’option Optimer

Autre vieille gloire du déchaumage, chez Kuhn, l’Optimer L avec des disques de 510 mm de diamètre – à partir de 3 m de largeur de travail – accueille une version de 12,50 m qui accroît la polyvalence. Qu’il soit L ou XL (disques de 620 mm), l’Optimer reste une machine recommandée pour détruire un couvert végétal grâce à son rouleau hacheur situé devant les disques. Mais il est également possible de lui associer une herse entre les disques et le rouleau pour émietter et une seconde herse derrière le rouleau qui répartit les résidus et, au besoin, désherber. Illustration de sa polyvalence : l’Optimer détruit un couvert mais le sème aussi grâce à un kit de semis avec une trémie frontale. En outre, avec le modèle L de 12,50 m Kuhn adopte le concept de l’agriculture avec une circulation contrôlée (CTF). Il consiste à établir les mêmes voies de passage pour tous les outils qui travaillent dans une parcelle afin de limiter le compactage du sol et d’en tirer un bénéfice à la fois agronomique et économique.