« Il y a urgence à rompre avec le déclin de l’agriculture française », a lancé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors de sa conférence de presse de rentrée le 10 janvier. « Pour nous, la souveraineté alimentaire, c’est la capacité de la France à assurer son destin », a-t-il déclaré, en faisant écho aux propos du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, qui souhaite que la France prenne son destin en main. Et d’énumérer les sujets de l’année 2024 : le foncier, le stockage de l’eau, les produits phytosanitaires, les NBT et les enjeux de la planification écologique.

Si les manifestations menées en fin d’année autour du slogan « on marche sur la tête » ont porté leurs fruits, avec la suppression de l’augmentation de la redevance sur l’eau, la FNSEA attend des réponses sur plusieurs sujets de crispation : la déclinaison d’Écophyto 2030, les paiements PAC en retard pour 5 % des dossiers, mais également les zones humides.

Sur ce sujet, la FNSEA reproche aux pouvoirs publics un manque de concertation et une définition géographique trop large dans le cadre de l’élaboration de la BCAE 2. « C’est une préoccupation majeure. Aujourd’hui, les zones humides de classe 1, 2 et 3 en France représentent 29 % des surfaces du pays. Les zones 3 – zones humides probables – ne sont pas, dans bien des endroits, des zones humides. On attend les cartographies. Si l’on n’est pas capable d’avoir des propositions intelligentes, on ressortira sur le terrain », a averti Arnaud Rousseau.

La gestion de l’eau rassemble aussi les crispations, que ce soit sur le stockage ou les inondations. « Il y a une forme d’incompréhension entre les déclarations de messieurs Macron et Attal et la rigidité perçue sur le terrain par les agriculteurs », a déclaré le président de la FNSEA.

C’est chaud aussi en Europe

Des incompréhensions du même ordre traversent de nombreux pays européens, note la FNSEA. Arnaud Rousseau a apporté son soutien aux agriculteurs allemands qui manifestent contre la réduction des subventions sur le gazole. Il a aussi pointé les manifestations aux Pays-Bas contre le plan visant à limiter les émissions d’azote. Et puis, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie et en Hongrie, des producteurs ont protesté à plusieurs reprises contre l’afflux de produits agricoles en provenance d’Ukraine.

Pour le président de la FNSEA, on retrouve à chaque fois « l’incompréhension grandissante entre la réalité de la pratique de l’agriculture, et les décisions qui sont prises par les gouvernements ».