Les planteurs des sucreries de Roye et d’Étrépagny ont découvert, le 21 juin, le prix des betteraves 2023. « Pour nos planteurs de Picardie et de Normandie, la rentabilité est au rendez-vous », commente Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre.
Le prix des betteraves à 16°S forfait collet de 7 % atteint 54,08 euros la tonne (soit 50,30 €/t à 16°en betteraves entières, qui est le système de paiement adopté par Saint Louis Sucre).
Ces bons prix de betterave s’expliquent par l’indexation sur le marché européen du sucre.
La stratégie commerciale de Saint Louis Sucre est en effet entièrement orientée vers le marché français et européen, deux marchés qui ont été plus rémunérateurs que ceux de l’éthanol ou de l’exportation.
Concrètement, le contrat que Saint Louis Sucre s’appuie sur un prix minimum garanti et un complément de prix. Ce dernier a été négocié dès le mois de juin 2022 lors de la réunion de la Commission de répartition de valeur (CRV) qui rassemble huit représentants des planteurs.
Le sucrier détaille ainsi le calcul : « à partir d’un prix de sucre de référence de l’Observatoire de l’Union Européenne Zone 2 dont la moyenne octobre 2023-février 2024 est supérieure à 600 €/tonne, le contrat prévoit un prix minimum garanti de 36,47 €/t à 16° avec le versement d’un supplément de prix pour les planteurs. Conformément aux négociations avec les représentants planteurs de la CRV, ce complément atteint 13,33 €/t à 16° betteraves entières cette année. Il a été versé le 28 juin 2024. »
Quant au futur contrat 2025-2026, il sera soumis aux planteurs en CRV pour un envoi au mois de septembre 2024.
Décarbonation des usines
À l’instar des autres sucriers, Saint Louis Sucre a mis en place un important programme d’investissements pour décarboner ses usines.
Ainsi, à Étrépagny (Eure), un nouveau « malaxeur – préparateur des cossettes » entrera en fonctionnement dès septembre. De même, une unité de méthanisation des eaux de lavage récupérera de l’énergie pour alimenter les chaudières avec à la clé une réduction des émissions de gaz à effet de serre. La sucrerie de Roye (Somme) verra la mise en service de la nouvelle évaporation.
Depuis 2018, les investissements de Saint Louis Sucre s’effectuent en trois étapes : la réduction de la consommation énergétique, la conversion des énergies et enfin, l’électrification des usines. Les usines françaises bénéficient des investissements du groupe Südzucker, qui a consacré au total 257 M€ pour ses 23 sucreries sur l’exercice 2023-2024.
La trajectoire de décarbonation du groupe validée par l’organisme SBTI (Science-based Targets Initiative) vise la réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre
à horizon 2050 comparé à 2018. Pour l’amont agricole, l’objectif est une diminution de 30 % entre 2018 et 2030.
Agriculture régénératrice
Pour décarboner l’amont agricole, Saint Louis Sucre compte sur l’agriculture régénératrice, qui concerne 80 planteurs en 2024. « En 2030, nous visons 900 planteurs volontaires, annonce Thomas Nuytten. Notre mission est de les accompagner, de tester les pratiques innovantes afin de limiter au maximum la prise de risque. »
Les inspecteurs de culture de Saint Louis Sucre reçoivent en ce moment une formation diplômante en agroécologie au sein de l’institut UniLaSalle de Beauvais. Cette année les itinéraires avec des engrais bas carbone et le recours aux biostimulants sont testés avec les planteurs pilotes.