Les importations de sucre ukrainien vont être sérieusement freinées jusqu’à la fin décembre 2025. La Commission européenne a en effet d’adopté, le 22 mai, un projet de règlement d’exécution visant à mettre en place des mesures de transition, suite à l’expiration des Mesures Commerciales Autonomes entre l’Union européenne et l’Ukraine, le 5 juin prochain.

La Commission européenne explique que « compte tenu du fait que les contingents tarifaires prévus par l’accord d’association sont établis pour une année civile complète et que les mesures temporaires de libéralisation des échanges […] cessent de s’appliquer le 5 juin 2025, […] les contingents tarifaires seront répartis au prorata sur la base proportionnelle pour le reste de l’année civile », ce qui représente 7/12ème des contingents tarifaires prévus par le texte de l’accord d’association. Cela s’applique notamment aux céréales, à la viande bovine, aux produits laitiers, aux volailles, aux œufs, à viande ovine, au miel, au sucre, aux tomates, aux jus de raisin et à certaines préparations alimentaires.

Coup d’arrêt provisoire

Pour le sucre, ces 7/12ème correspondent à 11 600 tonnes, qui s’ajoutent au volume déjà importé depuis janvier (autour de 55 000 t). Ce volume est donc beaucoup plus faible que les 262 652 tonnes accordées entre le 6 juin 2024 et le 5 juin 2025.

Et puis, c’est beaucoup moins que les quelque 500 000 tonnes annuelles importées depuis le déclenchement de la guerre en février 2022, date à laquelle l’Union européenne est devenue le principal débouché pour les exportations de sucre ukrainien.

Pour mémoire, l’accord d’association UE-Ukraine, qui était en vigueur avant l’année 2022, accordait seulement 20 070 tonnes de sucre sans droit de douane.

« Le soutien à l’Ukraine ne peut pas se faire sans prendre en compte les conséquences que cela peut avoir sur nos propres productions. La levée des droits de douane a déstabilisé un certain nombre de filières dans notre pays », a commenté Annie Genevard le 26 mai en marge du Conseil Agriculture.

La CGB est, elle aussi, satisfaite de cette décision mais reste vigilante, car il s’agit d’un coup d’arrêt provisoire, puisque l’objectif de la Commission est de finaliser le nouvel accord d’ici la fin décembre 2025.