Après avoir dressé le bilan d’une campagne 2024 mouvementée, l’assemblée générale de la CGB Centre-Val de Loire, qui s’est tenue le 6 juin à Outarville, s’est penchée sur la question des arrachages de betteraves dans la région.
Dans le Centre-Val de Loire, la campagne 2024 a été marquée par un planning des réceptions relativement perturbé, « d’abord en raison de l’arrêt des optimisations logistiques puis par la panne et l’arrêt de la sucrerie Ouvrée à Souppes-sur-Loing », a expliqué Milène Grapperon, la directrice de la CGB de cette région. La durée de campagne des sucreries de Pithiviers et de Corbeilles-en-Gâtinais a été rallongée de 10 et 20 jours, car elles ont travaillé les betteraves des planteurs de Souppes.
Au niveau des rendements, l’année dernière a été décevante en raison des faibles richesses en sucre. « Elle s’établit en moyenne à 15,8° sur la région, ce qui est un niveau extrêmement bas. En cause, la pluviométrie, mais aussi et surtout la cercosporiose qui a beaucoup impacté la fin de cycle végétatif » se désole Milène Grapperon. La tendance des rendements de la région sur les dernières années est à la baisse, alors même que l’accès à l’irrigation dans un certain nombre de parcelles atténue l’impact des sécheresses, regrette Alexandre Pelé, le président de la CGB Centre-Val de Loire. La jaunisse, la cercosporiose ou encore le gel printanier en 2021 sont les principales causes.
Il s’est cependant réjoui que, ce printemps, l’Eure-et-Loir soit plus épargnée par les pucerons que les années précédentes : « la pression des pucerons, qui habituellement est plutôt chez nous, se retrouve davantage en Champagne et sur le nord bassin parisien ». L’hypothèse du réservoir viral avec les betteraves porte-graines n’est pas la seule à envisager, mais « tout le travail qu’on a amené au niveau du plan d’action de l’Eure-et-Loir continue ».
Préserver le sol lors de la récolte
L’arrachage des betteraves était aussi au cœur des préoccupations de la matinée. Sébastien Dilliers, le directeur commercial de Ropa France, est notamment revenu sur la conduite des intégrales : « généralement, c’est la conduite en crabe qui est choisie. Mais ce n’est pas forcément le meilleur choix quand on est en condition dégradée » , explique-t-il. En effet, le mode roue à roue va tasser un petit peu plus dans les ornières, mais il laissera des zones non tassées, ce qui favorisera la restructuration de la parcelle. Il a par ailleurs invité à organiser le chantier d’arrachage afin de minimiser la charge de l’intégrale. Cela passe notamment par le positionnement du silo, la constitution d’un deuxième tas à l’autre bout de la parcelle quand c’est possible ou encore l’utilisation d’une benne qui pourrait emprunter les passages de pulvérisateur pour décharger l’arracheuse. À noter que le coût moyen de l’arrachage en Centre-Val de Loire est supérieur de 36 euros/hectare (10 %) à la moyenne nationale précise Alexandre Pelé.