Selon les premières estimations de l’étude de terrain réalisée par l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) pour le compte du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), la surface française destinée à la production de pommes de terre de conservation – industrie et frais (hors primeurs) – s’élèverait à plus de 197 000 hectares, marquant une croissance de 10,3 % en 2025, soit près de 18 500 ha supplémentaires par rapport à 2024 (chiffre PAC au 1er janvier 2025). Ce chiffre très fort illustre l’arrivée massive de nouveaux agriculteurs dans la production, particulièrement dans le segment de l’industrie.

Dans le détail, les hausses de surfaces les plus importantes concernent la région des Hauts-de-France (+ 11 020 ha), et notamment la Picardie (+ 6 860 ha). Les Hauts-de-France conservent ainsi le 1er rang de producteur de pommes de terre de conservation avec plus de 60 % des surfaces françaises.

Vers une surproduction ?

Cette hausse des surfaces vient s’ajouter à celle déjà enregistrée en 2024, et qui s’élevait à 7 %. Elle s’inscrit dans un contexte de marché où la culture de la pomme de terre semble plus rémunératrice que les autres productions traditionnelles (céréales, colza, betterave). Cependant, l’UNPT a alerté ses adhérents à plusieurs reprises l’année dernière. Le 15 octobre 2024, elle lançait « un appel à la prudence pour éviter le naufrage des prix ». Et force est de constater qu’elle avait vu juste puisque les cours se sont écroulés en fin de campagne, forçant même certains producteurs à écouler leur stock via des méthaniseurs. L’expansion rapide de cette culture « nécessite une vigilance particulière pour préserver l’équilibre de notre filière sur tous les débouchés (frais, industrie, fécule) », précisait-elle. Par ailleurs, le syndicat recontextualisait également les annonces d’ouverture d’usines prévues à l’horizon 2030 : « ces infrastructures ne sont pas encore toutes opérationnelles ou même construites ! ».