Pratiques observées chez les betteraviers équipés du robot
L’arpentage de la parcelle avec le robot est une opération chronophage (nécessité de déplacer le robot aux abords de la parcelle). Cette opération est en général réalisée l’hiver afin de ne pas perdre de temps le jour du semis avec ce paramétrage. Tous les betteraviers insistent sur la nécessité d’une préparation fine, plane et rappuyée du sol qui va conditionner la réussite à la fois du semis et du désherbage. Le binage à l’aveugle par le robot n’est pas réalisé par tous les agriculteurs (par peur aussi de bouger les graines semées précisément avec le robot ou de casser le germe). Pour gagner en débit de chantier, certains privilégient la herse étrille pour cette opération. L’intérêt majeur du Farmdroid identifié par les utilisateurs est le passage précoce de désherbage du rang et de l’inter-rang dès le stade 2 feuilles, stade auquel aucun outil de désherbage mécanique classique ne peut intervenir efficacement. Le désherbage du robot n’est pas tout le temps complété par du désherbage manuel, tout dépend de l’objectif de propreté de la parcelle que s’est fixé l’agriculteur. À partir du stade 8 feuilles de la betterave, le robot ne présente plus vraiment d’intérêt et le passage d’une bineuse traditionnelle est privilégié pour gagner en débit de chantier. Tous les agriculteurs mettent en avant la nécessité d’une surveillance quotidienne du robot et de son travail dans la parcelle (intervention en cas de problèmes techniques) : cette tâche peut s’avérer particulièrement chronophage. Globalement, il est difficile de définir un itinéraire type avec le robot, chaque agriculteur avec l’expérience acquise au cours des années d’utilisations optimise au mieux l’usage de cette technologie en fonction du contexte pédoclimatique.
Un intérêt économique du robot par rapport à un itinéraire bio classique ?
Le robot est souvent pointé du doigt pour son prix d’achat exorbitant au regard des autres matériels de l’exploitation. Mais dans un itinéraire technique en conduite biologique, comment est-il rentabilisé ? L’ARTB a réalisé une analyse économique avec le logiciel Systerre pour comparer deux itinéraires bio avec et sans robot Farmdroid.
Le coût d’acquisition important du robot fait fortement augmenter les charges de mécanisation. Toutefois, ce surcoût est à nuancer avec l’économie de main-d’œuvre réalisée (en orange sur le graphique) dans l’itinéraire bio classique. Les charges de mécanisation additionnées au désherbage manuel conduisent à des charges à l’hectare plus importantes dans l’itinéraire bio classique par rapport à l’itinéraire avec le robot. Dans les deux cas, les charges restent trois fois supérieures à un itinéraire conventionnel. L’économie de carburant qu’apporte le Farmdroid est également à souligner, surtout comparée à l’itinéraire bio classique où les passages répétés de matériel de désherbage mécanique font augmenter fortement la consommation à l’hectare. Des analyses technico-économiques plus détaillés seront prochainement disponibles.