La production mondiale de pommes de terre va doubler au cours des dix prochaines années. Elle va en partie remplacer la culture de riz en Asie du Sud et concurrencer en Afrique sub-saharienne les plantations de patates douces, afin de mieux nourrir la population en plein essor.
Aussi, la culture de plants de pomme de terre ne peut que s’accroître.
Concurrencés par la Chine et l’Inde, les producteurs français tentent de conquérir, groupés, de nouveaux marchés, pour promouvoir l’excellence de la production européenne et pour nouer des partenariats de recherche.
La réglementation très stricte à laquelle sont soumis les producteurs européens est devenue un atout. La Thaïlande et les Philippines se détournent de la Chine et l’Inde, peu respectueuses des règles de la propriété intellectuelle des variétés et peu rigoureuses des normes sanitaires à respecter. La démarche collective au sein de France Plants n’empêche pas ensuite les entreprises européennes de se livrer à une âpre concurrence !
En France, la filière export est une filière à part. Elle dispose de sa propre organisation. La Fn3Pt noue des partenariats de recherche, elle-même ou avec la collaboration d’autres entreprises. Dans les pays chauds, et en Arabie saoudite en particulier, les variétés cultivées sont souvent créées en Union européenne. La multiplication des plants se fait aussi sous ses latitudes, afin de se conserver tout l’hiver avant d’être plantés. Mais c’est dans les pays où elles sont cultivées, que l’on peut s’assurer si elles sont adaptées ou pas aux fortes chaleurs et si elles sont résistantes aux bioagresseurs.
Pour les agronomes, ces conditions de cultures permettent d’appréhender chez nous l’évolution future du climat dans moins de cinquante ans en Union européenne. A cette fin, des programmes de croisements sont planifiés pour transférer les gènes de résistance des variétés des pays chauds vers des variétés de pommes de terre à chair ferme préférées des Français.