Le 3 septembre, la Commission européenne a officialisé le lancement de la procédure de ratification de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur. Elle officialise, par là même, son mépris pour l’agriculture européenne, et sa trahison démocratique.
Rappelons que les négociations ont abouti à des concessions majeures, en ouvrant la porte à 180 000 tonnes de viandes de volaille, à l’équivalent de 3,4 millions de tonnes de maïs, à 190 000 tonnes de sucre, à 8,2 millions d’hectolitres d’éthanol et d’alcool, et à 99 000 tonnes de viandes bovines, auxquelles s’ajoute la suppression des droits de douane, actuellement à 20%, sur 58 000 tonnes de viande bovine du contingent Hilton existant.
Et pourtant, l’accord ne prévoit aucune mesure de réciprocité, aucune clause miroir. Tout ce qui est interdit chez nous est autorisé chez eux ! Substances phytosanitaires interdites en France (objectivées à 77,5 %) dont certaines depuis plus de 20 ans, absence de droit social, déforestation, absence de traçabilité, antibiotiques comme activateurs de croissance… et même sur les hormones de croissance, pourtant interdites : lors des rares contrôles opérés par la Commission européenne, des failles sont détectées, sans qu’aucune sanction soit appliquée !
Avec cet accord, c’est toute l’agriculture européenne et française qui est en danger ! Ce sont nos productions, pourtant soumises à toujours plus d’exigences, qui sont mises en concurrence… ce sont nos produits qui seront, à terme, remplacés par des denrées issues de modèles interdits chez nous !
Nous n’acceptons pas que cet accord puisse s’appliquer. Toutes les filières concernées continuent de s’opposer d’une même voix, afin que l’intérêt des consommateurs et des producteurs soit enfin reconnu ! Notre combat est légitime !
Nous demandons à la France de cesser de « faire semblant » et de réellement s’opposer à la ratification, au sein du Conseil européen, mais aussi par la saisine de la Cour de Justice européenne. La Commission européenne, par la scission de l’accord, prive les états membres de leur droit de veto, et les Parlements nationaux de leur voix… alors que le mandat de 1999 leur permettait ! Le déni de démocratie est évident, et la France doit le dénoncer !
Nous encourageons également les initiatives parlementaires, en France et à Bruxelles, qui vont en ce sens, et appelons tous les députés à les soutenir !
Ensemble, nous poursuivons le combat, pour défendre les agriculteurs et la production européenne, face à cet accord d’un autre temps, et résolument toxique !