À seulement 19 ans, Paul Garcin a déjà un beau parcours à son actif. Ce fils d’agriculteur s’investit pleinement dans son travail, ses études mais aussi dans la vie associative. Il va par monts et par vaux, là où il est possible de rencontrer les autres. Social, dynamique, ambitieux, loquace, sérieux – bien d’autres adjectifs pourraient encore le qualifier – ce jeune homme a assurément beaucoup à partager.
Devenir agriculteur ? Paul y a toujours pensé. « Mon père ne m’a jamais incité à faire ce métier et pourtant j’ai toujours eu envie de le découvrir », confie-t-il. Aujourd’hui, il suit un Bachelor BBA Agri et Agro Manager en alternance à l’Ihedrea. Quand il n’est pas en cours, il travaille au sein du groupement d’employeurs des fermes à Montsuzain dans l’Aube. Il en connaît bien le fonctionnement pour y avoir été stagiaire puis saisonnier. « Les dirigeants me font confiance. Je suis déjà formé à leur mode de fonctionnement et à la politique de l’entreprise », indique-t-il. Paul souhaite acquérir des compétences en agronomie, gestion et fiscalité pour exercer en tant que chef de culture avant de reprendre l’exploitation familiale. Son père partira à la retraite dans sept ans, mais le jeune homme reste lucide : « d’ici là, tout peut encore évoluer ».
De toutes les cultures, c’est la betterave qu’il préfère
Côté production, Paul apprécie particulièrement le sainfoin et la betterave autant pour leurs atouts agronomiques que pour l’organisation de leur filière. Mais la chénopodiacée reste sans conteste sa préférée. « Tout petit déjà, j’aidais mon père à enlever les betteraves montées dans les parcelles, se souvient-il. Aujourd’hui, je préfère arracher des betteraves plutôt que de moissonner ». Son grand oral de bac portait sur l’avenir de la betterave. « Ce n’est pas un hasard », souligne-t-il. Au sein du groupement d’employeurs, il est comblé. 200 hectares de betteraves y sont cultivés. « Cette production est emblématique de notre région et offre plusieurs débouchés, du sucre à l’alcool. Elle est merveilleuse. »
Des défis hors du commun
Entre son travail au sein de l’exploitation familiale et du groupement, ses études et son investissement dans des évènements privés (festival, fête locale, etc.), Paul a un agenda bien rempli. Le peu de temps libre dont il dispose, il le consacre à la miniature agricole : « je modifie des prototypes, je construis, je crée. C’est mon passe-temps favori les jours de pluie », explique-t-il. En revanche, lorsqu’il fait beau, il se passionne pour photographier ou filmer des exploitations agricoles avec son drone.
En février prochain, Paul relèvera un nouveau défi avec son meilleur ami : participer au 4L trophy. « En 2024, lors d’un voyage d’étude au Maroc, j’ai découvert un pays fascinant. J’ai eu envie d’y retourner, cette fois dans une démarche humanitaire », raconte-t-il. Achat de voiture, création d’une association, recherche de sponsors, etc., il a découvert un univers nouveau. « J’ai démarché des entreprises pour obtenir leur soutien. Plusieurs ont déjà répondu présentes mais nous en cherchons encore », précise-t-il. Pas de doute, les deux compères feront de la mécanique. Mais au-delà de la technique, c’est une expérience unique qu’ils s’apprêtent à vivre, convaincus qu’elle sera riche de rencontres et qu’elle renforcera leurs liens d’amitié.
Membre du bureau des Jeunes Agriculteurs de son canton, Paul est très impliqué dans la communication. À l’occasion de la fête de l’agriculture de l’Aube, organisée les 9 et 10 août, il a participé à la mise en place d’un speed dating agricole, une idée née d’une plaisanterie. « L’initiative, que nous avons baptisée « l’Aube de l’amour », a fait le buzz sur les réseaux sociaux, raconte Paul avec humour. La presse, la radio et la télévision m’ont même contacté ». Deux sur les sept agriculteurs inscrits ont échangé leur numéro de portable avec une prétendante. Un bon début et surtout une très belle expérience à renouveler. Toujours tourné vers l’avenir, Paul se verrait bien plus tard rejoindre la CGB, comme son père et son grand-père avant lui. Le message est passé.