Après la journée d’action du 26 septembre contre le Mercosur, les agriculteurs étaient une nouvelle fois appelés à se mobiliser, le 21 octobre à Strasbourg devant le Parlement européen, à l’appel de la FNSEA, Jeunes agriculteurs et le Copa-Cogeca, réunissant des organisations syndicales européennes. Dans le viseur des organisations : le budget en retrait de 20 % de la future Pac. C’est en effet ce qu’a proposé le 16 juillet, dans son projet de cadre financier pour 2028-2034, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle souhaite également placer la Pac dans un fond unique, à partir duquel chaque État ferait ses propres arbitrages politiques.

Pour Franck Sander, le président de la CGB et vice-président du Copa, la place de l’agriculture dans ce fonds est incertaine et floue. « Les propositions de la Commission sont inacceptables », a-t-il appuyé, lors d’une prise de parole devant le Parlement européen, où une cinquantaine d’eurodéputés, de tous bords politiques s’étaient joints à la mobilisation. Pour le Copa-Cogeca, « trop de lignes rouges ont été franchies par la Commission. Une alternative respectant l’individualité de la PAC, sa structure à deux piliers et qui garantisse un budget dédié, résistant à l’inflation, est à la fois possible et nécessaire ». Selon l’organisation européenne, le démantèlement de l’architecture à deux piliers entraînerait davantage de lourdeur administrative, des perspectives plus incertaines pour les agriculteurs, et menacerait le développement des territoires ruraux. « La souveraineté alimentaire repose sur ce marché commun avec des règles uniques, il nous faut un budget à la hauteur de notre ambition », plaide pour sa part Hervé Lapie, le secrétaire général de la FNSEA.

Les JA « dubitatifs » sur la stratégie de renouvellement des générations

En marge de cette mobilisation, Bruxelles a présenté, le même jour, sa stratégie pour le renouvellement des générations. Dans un communiqué, Jeunes agriculteurs salue l’ambition du texte, qui propose de doubler la part de l’enveloppe de chaque État membre dédiée aux jeunes agriculteurs, mais note néanmoins son incompatibilité avec les propositions de Bruxelles sur le budget et la mise en œuvre de la prochaine PAC. « Nous restons dubitatifs face à cette stratégie de la Commission, certes ambitieuse, mais non-contraignante et sous-financée. Sans engagement budgétaire solide, ce plan risque de se limiter à un effet d’annonce », prévient Pierrick Horrel, le président des JA. L’ambition de cette feuille de route est de doubler la part des jeunes et nouveaux agriculteurs d’ici à 2040, pour passer de 12 % à 24 %.