« La conception de tracteurs roulant au GNC (Gaz Naturel Comprimé) relève d’une bonne idée, selon Grégory Vrignaud d’ACE méthanisation. Elle permet de tendre vers l’autonomie énergétique et offre une image positive pour l’agriculture. C’est aussi un atout pour la méthanisation ».
Le ravitaillement est possible en station ou au champ
Le nouveau tracteur New Holland T7.270 Methane Power GNC d’une puissance de 270 Ch peut transporter jusqu’à 1 100 litres de gaz, soit 200 kg de Bio-GNC. Il permet ainsi huit à dix heures d’autonomie de travail (données pour du transport avec un convoi de 40 tonnes). Le rechargement en biométhane peut s’effectuer en station publique ou au sein d’une unité de méthanisation équipée de sa propre station GNV. En plein champ, le raccordement direct des bonbonnes de gaz sur le tracteur permet le transfert du gaz. « Pour dépanner en cas de panne sèche, un rack de 320 litres, soit 52 kg de gaz, suffit. Il est transportable dans un pick-up ou un utilitaire. En revanche, pour un ravitaillement complet, le volume de gaz est plus conséquent. Il nécessite un acheminement sur remorque et que le conducteur suive une formation spécifique en lien avec le transport des matières dangereuses », souligne Nicolas Morel, responsable des produits carburants alternatifs chez New Holland.
Trouver l’équilibre de rentabilité
Même si la technologie des tracteurs s’améliore, il n’en reste pas moins que l’installation d’une station bioGNV sur une unité de méthanisation reste complexe selon le système de valorisation du biogaz. Pour les sites en cogénération, dont la production est plafonnée à la capacité du moteur, il est cependant possible d’avoir une valorisation nouvelle du biogaz produit en surplus. « Ce biogaz est en effet autorisé à la vente, ce qui permet d’amortir l’installation d’une station bioGNV complète, de l’épuration au stockage du gaz », précise Grégory Vrignaud. Quant à l’injection, elle est davantage orientée vers l’autonomie et l’autoconsommation. Ce système, déjà équipé d’un épurateur pour nettoyer le gaz, réduit le coût d’installation d’une station bioGNV. Celui-ci varie toutefois selon que la charge pour réaliser le plein d’un tracteur est rapide ou lente, respectivement de quelques minutes à quatre, voire sept heures. À noter que dans le cas d’une charge lente, il n’est pas nécessaire d’être équipé d’une grosse bonbonne de stockage de gaz. « Il convient de trouver un compromis dans la rentabilité et un modèle économique cohérent, ce qui n’est pas toujours évident, indique Grégory Vrignaud. Actuellement, le coût de production du mégawatt de gaz est proche de celui d’un litre de fuel. Mais quid de la rentabilité du bioGNV s’il venait à être taxé comme l’essence, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ? »





