L’ambiance était au rendez-vous au salon des ETARF qui s’est déroulé à Tours du 9 au 11 décembre 2025. « Malgré un contexte général morose, les participants étaient heureux de se retrouver et d’échanger autour des machines, toujours fascinantes à découvrir ». Philippe Largeau, président de la FNEDT, insiste sur le fait que la météo favorable, ayant permis de terminer une grande majorité des travaux agricoles, a offert aux visiteurs une liberté de déplacement inhabituelle. En outre, la présentation des nouveautés françaises juste après Agritechnica a renforcé la curiosité et la discussion entre professionnels.

Le salon reste très ciblé : chefs d’entreprise agricoles et forestiers, salariés et chauffeurs. Il s’affirme comme un rendez-vous professionnel dédié aux coordinateurs de services, permettant de rencontrer directement les constructeurs et de découvrir les innovations. Pierre Macé, agriculteur et entrepreneur de l’ETA Macé dans le Calvados est là « pour l’amour des belles machines agricoles ». D’autres, comme Morgan Habert, entrepreneur installé dans le Perche en Normandie, viennent pour la première fois, dans le but de « voir ce qui se fait ailleurs et surtout pour découvrir les nouveautés ». Pour la FNEDT, l’événement est aussi un moyen de « démontrer une image toujours plus professionnelle » et de valoriser un secteur qui regroupe 23 000 entreprises, 170 000 actifs et représente une part importante de l’investissement en agroéquipement en France.

« Des machines capables d’avaler des heures et des hectares »

Chaque équipement est évalué pour son potentiel, sa productivité et sa capacité à respecter les codes environnementaux et la protection des sols. L’attention portée aux nouveautés reste vive, mais la priorité des ETARF est de trouver du matériel qui optimise le travail quotidien, la qualité des prestations, tout en respectant les codes environnementaux et la protection des sols.

L’entrepreneur Pierre Macé s’est arrêté avec son fils Baptiste à côté du pulvérisateur Panthera d’Amazone. « Parce qu’on aime les machines agricoles », confie-t-il, en expliquant que leur exploitation de 300 hectares s’est réorientée vers la récolte de fourrages et de paille depuis la fermeture de la sucrerie locale. Il montre à Baptiste le réservoir, là où l’on verse les produits, et commente la largeur de travail de la machine, qui permet de couvrir de grandes surfaces efficacement. « C’est la partie la plus risquée de notre travail », précise-t-il, évoquant la manipulation de produits purs et l’importance de la sécurité et de l’ergonomie sur ce type d’équipement.

Selon le constructeur, le Panthera 7004 dispose d’une cuve de 6 600 litres et de rampes de 24 à 48 mètres. « Le réglage de la voie en continu confère au Pantera une polyvalence universelle, en particulier pour travailler sur plusieurs exploitations », précise la fiche technique. La suspension hydropneumatique du train roulant assure stabilité et confort, même quand la cuve n’est pas pleine. Enfin, Amazone souligne que « la machine se focalise sur l’augmentation du débit de chantier, mais aussi sur la réduction du stress du conducteur », un point clé pour les ETARF ou grandes exploitations qui enchaînent les hectares.

L’entrepreneur du Perche Morgan Habert quant à lui, s’est arrêté près du Valtra Série S présenté sur le salon. « On est venus faire un tour pour voir ce qui se fait dans les autres régions », explique‑t‑il, précisant que son objectif est de repérer des solutions adaptées à son exploitation. Il observe la cabine, les commandes et la puissance du tracteur, intéressé par sa capacité à gérer différents types de travaux et à enchaîner les hectares.

D’après Valtra, la Série S est équipée d’un moteur AGCO Power de 8,4 l et d’une transmission à variation continue. Le constructeur indique que le tracteur « allie puissance et hydraulique adaptée aux outils exigeants, pour des travaux intensifs sur de grandes surfaces ». La documentation précise également que la conception vise à garantir un pilotage stable et efficace, même lors de missions longues ou répétitives, ce qui est un point important pour les ETA et les exploitations étendues.

Si l’émerveillement devant les nouveautés reste fort, l’achat de matériel n’est jamais un geste impulsif. Le président de la FNEDT explique que « certaines machines approchent le million d’euros », et que « face à ces coûts très élevés, les ETARF cherchent à optimiser l’utilisation de leurs machines, en exploitant au maximum leur potentiel ».