« Nous exigeons des rayons cohérents avec les normes imposées à nos agriculteurs », déclarent les agriculteurs du Nord et du Pas-de-Calais dans un communiqué daté du 21 août. L’appel à mobilisation du réseau JA-FNSEA est mis en marche. Un courrier a été envoyé aux principales enseignes de grandes surfaces demandant le retrait immédiat de tous les produits contenant ou issus de cultures traitées à l’acétamipride.
« Nous exigeons la suppression en vente libre des 260 produits domestiques comprenant de l’acétamipride. Si l’État ne prend pas ses responsabilités, les agriculteurs prendront les leurs et videront eux-mêmes les rayons de ces produits », menacent la FDSEA et les JA 59-62, ainsi que la CGB Nord-Pas-de-Calais.
L’acétamipride est autorisé dans 26 pays européens
Leurs collègues de l’Aisne sont déjà passés à l’action le 13 août dernier quand une quarantaine d’agriculteurs – sous les bannières de l’USAA (FNSEA02), JA et CGB – ont débarqué dans 3 grandes surfaces de Saint Quentin pour contrôler la provenance des produits alimentaires, d’entretien et animaliers. Objectif : dénoncer les incohérences et distorsions de concurrence causées par l’importation de produits qui ne respectent pas les mêmes normes que celles qui s’appliquent aux agriculteurs français. « Les consommateurs français doivent savoir que les rayons contiennent des molécules interdites », a expliqué Guillaume Gandon, le président de la CGB Aisne.
L’acétamipride est autorisé dans 26 pays européens et la molécule est présente dans les produits importés (miel, riz, amande, Nutella, confiture, huile…) et même du sucre vendu sous marque distributeur, qui affiche des provenances d’Allemagne et de Pologne.
Les agriculteurs ont posé des stickers sur les produits qui ne respectent pas les normes imposées aux producteurs français.
On trouve aussi de l’acétamipride dans plus de 220 insecticides domestiques en France (anti-fourmis, antiparasite pour chien et chat…). « Les cafards vont crever. On l’utilise bel et bien pour notre petit confort dans nos maisons », a dénoncé avec humour sur son compte X Bruno Cardot, membre du bureau de la CGB Aisne.
En Alsace aussi, des producteurs du Bas-Rhin se sont donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, le 20 août pour dénoncer une concurrence déloyale. « On interdit certains produits aux producteurs français… mais on continue d’en retrouver dans les rayons des supermarchés via des importations étrangères, dénonce la FDSEA67. Il faut de la cohérence : on ne peut pas demander aux agriculteurs français de produire avec moins de moyens tout en laissant entrer sur notre marché des produits qui ne respectent pas les mêmes normes. Nous réclamons une chose simple : que nos agriculteurs aient les mêmes moyens de production que leurs voisins européens. »